• La reine à son taureau
    éprouve-t-elle plus de honte ?
    Prostrée et bannie de l'amour,
    Jamais assouvie, jamais guérie.
    Le poison dans ses veines a son plaisir
    Et comme le lierre s'attache à sa vie.
    De son antique crime elle expie encore
    Quand d’un taureau elle a fait son amant
    De robe rouge elle s’est ceint
    Pour paraître à ses naseaux l’unique volupté.

     (illustration : Zeugma)

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  • La première reine à aimer la bête
    Ouvre la ronde de ces hommes incertains
    Aux blessures exsangues
    Vétus de robe pourpre
    pendue dans les vitrines des ruelles secrètes
    de leurs désirs mis en scène
    Le doigt de Saint Jean se tend
    Dans le dédale de leur déchirure
    Ils s’enivrent à la découverte de leur héritage
    Oublié sur une plage méditée.

    L’étendard sanglant s’est levé
    Sous l’œil voilé des femmes d’orient
    Et de leurs hommes barbus
    Cachés à eux-mêmes.

     


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  • En juillet 1982, après avoir lu, écrit, étudié l'histoire de la Grèce et celle d'Alexandre le Grand, je décide de partir à la découverte de ce pays tant aimé sans le connaître.

    Je quitte Lyon en bus et arrive de nuit par le Nord de la Macédoine. La lune baigne de son voile d'argent les arbres et la rivière fougueuse qui sillonne à travers les montagnes. Je débarque au petit matin à Thessalonique. Je découvre la ville, mais mon périple ne s'arrête pas là, je cours rejoindre Pella, la capitale d'Alexandre le grand. Premières émotions.  Je souhaite très vite rejoindre Vergina où se situe l'antique capitale macédonienne, Aigai. Je fais du stop : une famille allemande me prend à son bord. Le père parle couramment français et s'étonne qu'une jeune Française s'intéresse à l'histoire grecque. Il me dépose à un arrêt de bus qui me conduira jusqu'à Verria, la ville la plus proche du petit village de Vergina.

    En juillet 1982, je ne sais pas que Joseph Converset, mon grand-père maternel, poilu de la guerre de 14-18, a fait la campagne d'Orient, je ne sais pas qu'il a séjourné à Véria lorsqu'il a été blessé. Je suis venue en pèlerinage pour un autre guerrier. 

    A Véria je me réfugie dans un restaurant typique ; je suis entourée de vieux Grecs qui goûtent à de savoureuses brochettes, les souvlakis. Et je déjeune comme eux. L'après-midi, je me rends à dix kilomètres de Véria auprès des ruines du palais de Vergina. Je me suis recueillie, assise  sous l'immense chêne qui se dresse sur le site.  J'ai écouté le bruissement de ses feuilles. Aucun oracle n'est parvenu jusqu'à moi. Mais l'Histoire et la légende ont si bien entrelacé leurs fils qu'aujourd'hui encore je rêve d'un guerrier et de son fils. Et le fils a dépassé le père...


    LES TRESORS DE VERGINA
    Au XIXe siècle l'ancienne Aigai, première capitale du royaume de Macédoine, fut découverte dans le nord de la Grèce à proximité de Vergina, petit village situé à 10 km de Verria et à 80 km de Thessalonique. Les plus importants vestiges sont le palais monumental à la somptueuse décoration de mosaïques et stucs peints et une série de tumulus composant une nécropole, remarquable série de tombeaux royaux au riche contenu, dont certains remontent au XIe siècle av. J.-C. Parmi les tombes royales qu'abrite le Grand Tumulus figure celle de Philippe II qui conquit l'ensemble des cités grecques, ouvrant la voie à son fils Alexandre et à l'expansion du monde hellénistique.
    En 1977, l'archéologue grec Manolis Andronicos découvre au cours de fouilles sur le site, une tombe inviolée que l'on s'accorde à considérer comme la tombe de Philippe II. Dans l'antichambre, on retrouva un sarcophage, un coffret funéraire, un goryte en or et une paire de cnémides d'inégale longueur (or Philippe II était boiteux).
    Le musée de Vergina qui abrite les fouilles de ces tombeaux est unique car il est construit à l'endroit même où étaient les tombeaux, à l'intérieur du Grand Tumulus. Le visiteur peut pénétrer dans les tombeaux et les découvrir dans leur aspect actuel.


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  • J’ai bien envie de ta bouche grande
    et des autres lieux de ton plaisir
    mon doigt se pose là où tu gémis tant
    que mes cuisses pleurent.

    Dans la chaleur de midi nous goûtons
    à ce flot retenu mille fois.
    Ton visage et ton sexe se plantent dans le sol
    Et moi au-dessus de ta chair
    J’attise ton désir en mouvements étonnés.

    Dans la claire nuit de ton île
    Tu m’empales à la margelle d’un puits.
    Nos doigts glissent par tous les creux de nos reins
    Et ce plaisir qui nous lie, une seule journée,
    S’expose à l’éternité.

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