• Décor de lune, Eros
    Peut-être
    Bien lové dans nos cœurs
    L'amour assurément

    Trouble de la rencontre
    à venir
    Les cils en battements accordés
    Soufflent le même assentiment

    Nos bouches muettes
    Silence
    Conservent les secrets révélés
    Par le tremblement de la main.


     


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  • Avec toi, j'ai goûté aux doux plaisirs des amours pudiques et platoniques. Tu étais mon amant uranien par excellence. Tu m'apportais ton areté. Tu fortifiais mon âme. J'étais ta sœur en amour qui buvait tes paroles et tes pensées, ta tendresse et tes harmonies.

    Après toi, l'armée des ombres assiège mes nuits. Leur vermine s'agglutine sur le toit de mon lit. Leurs larves se tordent de plaisirs asservis. Elles vomissent leurs délires jusque dans mon ventre. Les draps souillés essuient à peine mon corps fatigué. Je n'en peux plus de les entendre siffler à mes oreilles, de les sentir se coller à ma peau. Leurs masques en plaques de quartz s'agglutinent à mes cauchemars. Leurs balancements compulsifs tentent de gravir le chemin qui mène à mon plaisir. Leurs genoux en sang maculent mes souffrances. J'entends le claquement de l'arme à feu qui assassine ses victimes. La langue allemande s'en fout. Toutes les langues s'en moquent. J'ai perdu ta langue. La tour de Babel sur moi s'est effondrée.
     
    Enfin, dans le silence du petit jour, de ce jour de demain, sans bruit, tu reviendras. Ton masque ensortilègera mes terreurs, mes doutes et mes écœurements. Vampire au goût de lait, tu assècheras mes larmes, tu laveras mon corps. L'amour éclatera en équilibre sur nos déraisons. Je te tiendrai mon âme. Ô comme je te retiendrai de toutes mes chairs. Le souffle de vie m'habitera de nouveau.

    Dis, quand reviendras-tu rompre mon soliloque intérieur ? Dis, quand reviendras-tu renouer nos dialogues ? Ô mon âme, délivre ta lépreuse à sa crécelle !


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  •       Presque érotiquement
          Garde
          Les jours
          Les moments
          - 
    Surtout ceux-là !
          Ne les perds pas.

     

     

     

     

     

     

     

     
     
    photo : © Jean-Marc Berthier
    Clic-Lyon
    http://www.clic-lyon.com/topic/index.html

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    La vague de sa robe noire, dans la nuit immobile, danse sur ses genoux. Je l'invite à me suivre dans le bar. Elle acquiesce, avec cette indifférence absolue que je prends pour de l'insolence et qui est sa parure, sa force unique. Derrière le masque, pas de masque. Elle choisit d'être là et n'exprime rien parce qu'elle n'a pas à dire pourquoi, ni comment elle est avec moi. Si choisir signifie encore quelque chose, aujourd'hui, elle a choisi d'entrer dans ce bar avec moi.

    Dans le bar, d'autres clients sont assis, spontanés et insolents, comme tous les gens qui fréquentent ce côté-ci de la rive. Elle les connaît, elle leur ressemble. Et pourtant elle est d'ailleurs. Nous ne parlons pas. Nous regardons autour de nous. Curieux des autres plus que de nous. Soudain, elle se met à parler très bas et longuement. Elle me raconte mon histoire, notre histoire. Avec les mots que j'attendais. Sans complaisance, elle décrit tous les temps de notre histoire, lentement. Bien avant moi, elle en avait déroulé le sens caché.

    Un homme est entré qui la connaît. Il s'approche de notre table et s'assoit sans se présenter. Elle me sourit étrangement, un sourire qui signifie que tout est dit, que, s'il n'y a pas d'espoir, il n'y pas non plus à en souffrir. Elle fait signe à l'homme et ils repartent ensemble. Je ne sais pas où l'homme l'entraîne, s'il est son amant, s'il lui a donné rendez-vous là. Elle part avec lui, avec le vague de sa robe qui bat ses genoux.

    Album : Y.M. Jacob, Festival du Nu Arles 2007


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  • J'ai bien envie de ta bouche grande
    et des autres lieux de ton plaisir
    mes doigts se posent là où tu gémis tant
    que mes cuisses pleurent.

    Dans la chaleur de midi nous goûtons
    à ce flot retenu mille fois.
    Ton visage et ton sexe se plantent dans le sol
    Et moi au-dessus de ta chair
    J'attise ton désir en mouvements étonnés.

    Dans la claire nuit de ton île
    Tu m'empales à la margelle d'un puits.
    Nos doigts glissent par tous les creux de nos reins
    Et ce plaisir qui nous lie, une seule journée,
    S'expose à l'éternité.

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