-
-
Avez-vous déjà goûté une deuxième fois à la vie ? Moi ça m'est arrivé au printemps. Je suis né une deuxième fois. Elle m'a prise par surprise. J'avais oublié qu'un bout de femme pouvait vous susurrer d'aussi beaux mots et vous tenir par le cœur. Avec tous ses atours flottant autour d'elle, elle m'accroche dans ses nuits, cabarets, fumée de cigarettes, lignes fuyantes, elle se tient au milieu de ses soupirants, qu'elle joue à tous les temps. Voilà comment on y croit encore au pianotement des doigts sur la table avant de les glisser sous ses déshabillés satin. Vous l'avez rencontrée parfois dans vos nuits ? Moi je voudrais la retenir tout contre moi depuis ce jour de printemps où elle m'a fait signe. Son manchon frotté aux pierres, ses jambes dans les talons. Je suis devenu son mari en amour pour plaire à ses amusements. Elle me rappelle que l'amour se conjugue à l'éternel. Quand elle m'échappe dans ses nuits au volant de son cabriolet vert, la terre tourne trop vite, toupie dans mon cœur, je m'étourdis, je respire ses robes dans les coffres ouverts de sa chambre aux ombres de solitude. L'avez-vous vue ? Où s'est-elle enfuie encore ? Antibes ? Paris ? Elle glisse dans toutes ses lignes droites. Moi j'attends ses lignes courbes. Mes doigts pianotent et je dégouline de ses désirs ailleurs. Je bande pour rien dans son lit déserté. Où est-elle ma Lolita ? Vous l'avez vue ? Dites-lui que je l'attends. Je l'attends depuis si longtemps. Mais elle s'en moque, elle parcourt toutes ses routes pour trouver son bout d'éternité. Putain, à quoi bon revivre pour crever encore et encore dans le temps qui s'échappe et qui ne me la ramène pas.
votre commentaire -
Balancement de tout ton corps
Les pieds flottant au dessus du sol noir
Pourquoi dans la courbure des reins
Je devine tes souffrances
Sébastien aux flèches invisibles
Sur la piste tu balances tes bras
De droite et de gauche
En évocation d'un martyr de feu
Paupières fauves fermées
Sur tes secrètes douleurs
Je poserai cette nuit
Mes doigts sur leurs courbes.
votre commentaire -
Des lettres de toi en écriture
Sympathique
Des visages de toi en couverture
Dans les nuits de mon lit
Les dieux forniquent
Dans les banquets ailleurs
Je crie de tous tes mots volés
Des lettres enflammées,
Des phrases effacées
Voilà mes offrandes
Coule le vin
Tourbillonne le cortège
Des bienheureux
Déversez votre miel
A mon bras
Et sur la page rien n'arrive
Impossible de t'avouer
L'âme bouleverséephoto Yves-Marie Jacob
votre commentaire -
"Je tiens cette terre de Crète et je la serre avec une douceur, une tendresse, une reconnaissance inexprimables, comme si je serrais dans mes bras, pour en prendre congé, la poitrine d'une femme aimée."
"Je n'espère rien, je n'ai peur de rien, je suis libre"
Nikos Kazantzakis
votre commentaire