• Je t'invite aux pays lointains
    De mes voyages sans fin, viens
    Rejoins mes immenses désirs
    Porte ta robe de plaisirs
    Uniquement, sois sans limites
    Chut ! Je fonds même le granit
    Ta poudre au fond des eaux bleues
    Dans un tsunami fabuleux
    T'entraîne au loin et te chavire
    Je t'offre le plus beau navire
    Voguer avec Verlaine et Rimbe
    Sur les rimes belles du verbe
    Dans mon pays imaginaire  
    Se lovent nos deux âmes d'air.


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  • - Mon Renard, tu m'as manqué. C'était comment New York ?

    - Noir et blanc.

    - Et ici ?

    - Rien. Nothing. Degré zéro sur Paul Agostini. Qu'as-tu trouvé là bas pour notre enquête ?

    - Il est bien arrivé par bateau. J'ai remué toutes les archives du port pour flairer sa trace. Une semaine de boulot avec les flics new-yorkais. L'adjudant Garett a été mon guide. Intéressant leurs méthodes. Whisky sur la 42e rue, bière à Broadway, vin rouge à Manhattan. Le best, cognac d'Angoulême à Big Apple. Que du bon. De la glace aussi et du salpêtre.

    - Et le ground zero ?

    - La place des tours perdues, pas eu le temps d'aller visiter un trou.

    - Vraiment ?

    - Putain, on a dit, on parle pas de vie privée au bureau.

    - On est entre nous.

    - Bon, d'accord, j'ai fait quelques virées. Les Américaines, enfin, surtout celles qui viennent du Mexique, sont abordables. Bon, je te parle de ma queue ou de mon enquête ?

    - Commençons par ton enquête. Ca dit quoi sa trace ?

    - Facile, le 1er mars 1999, arrivée au port de New York, paquebot Independance. Tu sais que Paul déteste l'avion. Donc inutile de relire les archives de JFK. Là où ça se complique, c'est la suite de son séjour.

    - Salut les blaireaux, alors Guy t'as retrouvé ton renard ?

    - Hello, la Rose, bon week end ?

    - Rosa, je t'ai déjà dit de m'appeler Rosa.

    - Rose, Rosa, quelle différence ? Pour une lettre !

    - Rosa, mes parents étaient communistes, n'oublie pas cette différence, pas comme tes bof à deux balles du quartier Est.

    - Pas d'insultes pendant le service, ma Rose, heu Rosa.

    - Tiens, c'est pour vous.

    - C'est quoi ?

    - Des madeleines.

    - Rosa, tu es géniale, tu as passé ton week-end à faire des madeleines.

    - Regarde-moi bien Guy, est-ce que j'ai une tête à préparer des madeleines. Non, c'est ma mère, Yolande, qui les a préparées. Moi je suis sympa, je pense aux collègues, je vous ai amené des madeleines.

    - Ca m'rappelle une chanson.

    - Non, dans la chanson c'est des bonbons.

    - Non pas celle-là : Madeleine elle aimera ça.

    - Moi ça me rappelle les odeurs. L'odeur des madeleines de mon enfance. Mon souvenir d'enfance c'est la bouse de vache, celle des pâturages de l'Hirmentaz, avec les grosses vaches et leurs cloches au cou.

    - Ca y est le voilà à faire son couplet sur la Savoie.

    - La Haute-Savoie, la Haute, ne défigure pas tout s'te plait.

    - Moi, ça me rappelle Magdalena, Marie-Madeleine, la pécheresse aimée de Jésus. Renard, ça a donné quoi les States ?

    - J'ai bien démarré, il est arrivé au port de New York, comme on l'avait deviné. Après, visite-éclair chez le mac de Riverdale, à Brooklyn.

    - Tout finit à Brooklyn.

    - Tout commence. Là, on sait qu'il a séjourné trois mois, après partance.

    - Où ça ?

    - Nouveau paquebot destination Brésil.

    - Qui va au Brésil ? Moi je suis partante ! C'est bientôt Carnaval.

    - J'ai mailé à ceux d'Interpol, j'attends une réponse pour connaître escale et jour d'arrivée. Après on avisera.

    - Il va se mettre au vert au Brésil, c'est quoi son ticket cette fois-ci ?

    - Salut Rosa, bien ton week-end ?

    - Salut Carlotta.

    - Vous n'en avez pas marre de tous vos noms en A.

    - Quoi ? Carlotta, c'est plus court que Marie-Charlotte. J'ai passé un week-end à garder mes neveux, 5 et 7 ans. La petite a passé en boucle la belle au bois dormant, version Disney.

    - Bon, les filles c'est pas que vous gênez mais nous on bosse, donc allez pintader ailleurs.

    - Sale macho, moi aussi je bosse, sur l'enquête de la tarentaise, c'est pas du gâteau. Salut, Rosa.

    - Ouais, je me souviens bien de ce Disney. Drôle. L'histoire de la fée carabosse qui envoie ses sbires chercher la princesse. Quels cons, pendant quinze ans ils cherchent un bébé, ils ont oublié que la princesse a grandi, qu'elle est devenue une belle jeune fille à marier... Putain, les mecs, j'ai trouvé.

    - Quoi, t'as trouvé quoi ?

    - Je résume. Ca fait trois ans qu'on cherche partout notre Paul Agostini. C'est pas Paul qui faut chercher. Ajoutez un A et vous aurez la clé de votre énigme.

    - Quoi, Rosa, tu vas nous faire croire que tu es sur une piste ?

    - Evidemment, votre enquête, je vous l'ai résolue avec un simple « A » de trop.

    - Tu peux être plus claire.

    - Que va faire au Brésil un trafiquant dans le genre de Paul Agostini qui a Interpol à ses trousses ? Se refaire une identité. Et Paul Agostini, c'est connu, a des tendances, disons homo. Déjà repéré déambulant avec de la coke plein les poches de sa robe à froufrou les nuits de pleine lune dans l'île verte. Quoi de plus tentant que prendre une identité féminine pour rentrer au pays incognito ? Tout est dans la finale : rose, rosa, Marie-Charlotte, Carlotta, Madeleine, Magdalena. Je rajoute un «A » à mon passeport et illusion d'artistes, je suis en France. Cherchez une femme, vous trouverez l'homme.

    - Redis-moi, coéquipière, c'est qui tes mentors ?

    - Ca va mes blaireaux, ça fait deux ans que je fais équipe avec vous. Je vous dois tout, même mon cul de poulet.

    - Renard, tu m'appelles le Fredo, je le veux dans le poulailler demain à la première heure. Notre indic est aux premières loges pour avoir entendu parler de Paula Gostini. Fixe-lui rendez-vous sans tarder.  

    (à suivre, si j'ai le temps, l'envie, ...)


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  •  

    Quand tu dis : cette nuit sur la colline
    Je file pour une grande envolée,
    Moi, ton homme à femme, je goûte au spleen.
    Quand tu t'évades pour tes chevauchées
    Je me damne à toi ma douce sauvage.
    Tu te glisses sur les pierres qui roulent
    Avec quoi, avec qui ? Dis ! Ça m'enrage,
    Pour quoi, avec qui, tu tangues, ma poule ?

    Quand tu fous le camp rejoindre les loups,
    Ca m'obsède, savoir qui te possède,
    Y faut que je sache ou je deviens fou.
    Quand tu t'éclates, je crie pas à l'aide
    Je préfère, mon bel amour, mourir
    Ou pourrir là sous tes fenêtres closes.
    Au-dessus des lois, au-dessus des rires,
    Monte à ma gorge un goût d'apothéose.

    Ce n'est pas ma faute quand tu m'oublies
    Je me perds au milieu de tes délires.
    Je sanglote quand tu ris à la vie.
    Sous les mille étoiles de tes désirs,
    Mes songes voyagent à la dérive
    Pour toi, j'suis prêt à flirter au-delà,
    A quitter le droit chemin pour tes rives.
    Je garde en moi le parfum de tes pas.


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  • C'est un tableau ancien. Un jeune homme se tient debout devant une fenêtre fermée. Il regarde dehors la surface grise et bleue. Il appuie une main contre le carreau froid. Sa tête repose presque sur l'angle ainsi formé de son avant-bras. Sur le plan avant, une table, une sellette plus exactement, est esquissée, peinte en jaune. Le jeune homme est très blond mais ce n'est pas certain, peut-être est-ce le reflet du soleil qui dore ses cheveux. Sa longue silhouette et ses épaules étroites sans être fragiles, respirent presque un air de repos ou de force maîtrisée. Si le jeune homme se retournait à présent, on verrait son sourire calme et généreux, absolument ouvert au regard de l'humanité fixée dans le décor en-dehors de la toile.

    Soudain, derrière la fenêtre fermée, le ciel grise à l'acier et sur la surface de la vitre coulent les larmes de la pluie. Le jeune homme en essuie une puis une autre, il trace de l'autre côté de la vitre la traînée avec son index. Il devient cette goutte d'eau, il en goûte la force et la mélancolie.

    Le jeune homme s'est retourné.  Il aperçoit le vieux sculpteur qui a déposé l'argile sur la sellette jaune et qui tente de fixer l'âme de son modèle. A travers sa mémoire, écho sans vocable, le vieil artiste projette dans la terre humide le croisement de son émotion mêlée à la présence du modèle debout contre la fenêtre fermée.

    Interprète : Nicole Amann - Compositeur : Hervé Jeanson -
    de
    Corinne Jeanson - avec le concours du site Bonnes nouvelles
    ©  2007


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