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Ton âme déchirée prie ceux qui sont rentrés
De la transporter dans le voyage idéal
Et la libérer des lourdes journées fatales.
Tes yeux voilés ont perdu la route étoilée.
Eros splendide égrène à tes pieds sa rosée,
Ses rimes d'espoir se glissent en habit d'Eve
Sous ton ciel de lit, ses caresses dans tes rêves
Apaisent les plaies de ton âme déchirée.
D'un envol il te mène à l'éternel retour.
Invincible, il abat les ombres fantastiques,
Lové dans les berges qui bordent ton séjour
Il tient ta main pour passer les cruels dédales.
Eperdu, tu tangues à sa voix angélique
Qui bouleverse d'une flèche ton haut mal !
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J'ai rêvé de lui, nous nous pardonnions
Non pas nos torts, il n'en est en amour,
Mais la folie de notre désunion
Et que la vie ait pour nous pris ce tour
Nous éloignant du temps de nos beaux jours.
En robe noire, il est réapparu
Ce n'est pas dieu qu'il servait dans les rues
Mais des émois bien plus impertinents,
Savourés par des passants dissolus,
Et désapprouvés par les bien-pensants.
Ni elle ni lui ne se résignaient
A choisir une identité finie
Et mon doux rêveur au lieu de m'aimer
Se lovait au fond de multiples lits
Et goûtait, signe de mon agonie,
Les galantes étreintes androgynes.
De mes chimères se moquaient les djinns,
Anges de l'enfer aux sifflantes voix.
Je sentis le souffle des origines
Soudain nous parcourir d'un même émoi.
J'ai rêvé de lui mais pas lui de moi.Ballade en rêve
J'ai rêvé d'elle, et nous nous pardonnions
Verlaine, par Courbet
Non pas nos torts, il n'en est en amour,
Mais l'absolu de nos opinions
Et que la vie ait pour nous pris ce tour.
Simple elle était comme au temps de ma cour,
En robe grise et verte et voilà tout,
(J'aimai toujours les femmes dans ce goût),
Et son langage était sincère et coi.
Mais quel émoi de me dire au débout :
J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.
Elle ni moi nous ne nous résignions
A plus souffrir pas plus tard que ce jour,
ô nous revoir encore compagnons,
Chacun étant descendu de sa tour
Pour un baiser bien payé de retour!
Le beau projet! Et nous étions debout,
Main dans la main, avec du sang qui bout
Et chante un fier donec gratus. Mais quoi ?
C'était un songe, ô tristesse et dégoût!
J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.
Et nous suivions tes luisants fanions,
Soie et satin, ô Bonheur vainqueur, pour
Jusqu'à la mort, que d'ailleurs nous niions.
J'aillais par les chemins, en troubadour,
Chantant, ballant, sans craindre ce pandour
Qui vous saute à la gorge et vous découd.
Elle évoquait la chère nuit d'Août
Où son aveu bas et lent me fit roi.
Moi, j'adorais ce retour qui m'absout.
J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi!
Princesse elle est, sans doute, à l'autre bout
Du monde où règne et persiste ma foi.
Amen, alors, puisqu'à mes dam et coût,
J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi
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Belles cités
D'affinités
Electives
Soufflez la flamme
Jusqu'à mon âme
En dériveElles approchent
Et m'effarouchent
Tes folies
Aériennes
Qui reviennent
Je leur cèdeEt je renais
Dans tes baisers
Qui m'entraînent
Par delà nous
Au rendez-vous
De nos peines.
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Les Anciens appelaient les morts "ceux qui sont rentrés".
Les vivants sont des voyageurs. Le voyageur qui ne retrouverait pas le chemin du retour serait sans domicile.
Lie-Tseu
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Le souvenir est une île dans le cœur solitaire.
Il parcourt l'océan insatiable des jours gris pour l'émietter tout à fait.
Dans les villes aux yeux fardées, des splendeurs planent magnifiquement.
Si elle était...
Un astre ? Une pléiade
Une émotion ? Partagée
Un pouvoir ? L'attraction
Une scène romantique ? Une course au fond des bois
Un goût ? D'elixir
Une odeur ? Pénétrante
Un défaut ? L'absence
Une qualité ? L'ambiguïté
Un tissu ? Le satin noir
Un endroit ? Un lac italien
Un mot ? Elle
Une douleur ? L'effroi
Une chanson ? Je sais que c'est elle
Un bruit ? Le silence
Une partie du corps ? L'oreille
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