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    Mon âme-soeur,
    La mort est passée près
    Offrons-lui nos bouches d'amants
    Et rions sous la tonnelle d'argent
    Regardons-la grimacer
    Dans les ruelles
    Elle passera
    Et nous resterons enlacés.


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  • La fontaine et ses pleurs avaient le goût d'un lied,
    L'Autriche dans ses meilleurs accents
    Avant le bruit des bottes,
    Seulement le vent dans ses forêts noires.
    Retour dans ce pays d'avant
    La dévastation.
    Il a suffi de votre présence fragile,
    Oublieuse de notre siècle désordonné.
    Je vous devine aux bords d'abruptes parois
    Fixant l'horizon d'un lointain sacré
    Humant les airs bleus des Alpes.
    Vos solitaires parcours me couvrent
    D'un apaisement nouveau
    Fidèle à d'anciens serments oubliés.
    Eh quoi votre grammaire du cœur
    Se compose d'accents harmoniques,
    candides et si charmants !
    J'avoue, vous me troublez,
    Comme la pierre sur l'eau
    Dessine des ondes infinies.
    Sur quelle rive échoueront leurs cercles ?
    Sauront-ils m'atteindre au plus profond
    Pour éveiller l'écho d'émois perdus ?

     

    Illustration :
    Lord Elgin captif étude plâtre
    Paul Marandon
    http://www.paulmarandon.com/

     


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  • Quel malheur
    Mes mots se meurent
    Tes rires fleurissent ailleurs
    J'ai les yeux têtards
    Face aux marais desséchés
    Tu trimballes tes longues jambes
    Sur d'autres fourrés griffus
    Je t'avais aimée Eve
    Je te perds Manon
    Aucun espoir
    De te revoir
    Je le sens à ta poitrine
    Gonflée à d'autres mains
    Mes rêves ont quitté ton imaginaire
    Tu flottes agrandie sous des cieux
    Barbus et obscènes
    Tu te fous de mes sentiments
    Flétris et ternis
    A force de les redire.
    Quel malheur,
    Mes mots dans les filets
    S'emprisonnent
    La vie s'épuise
    Hélas sans toi
    Je vais céder à la mâle faiblesse
    J'irai paître les champs femelles.

     

    Illustration :
    Belle jardinière
    Paul Marandon
    http://www.paulmarandon.com/

     


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  • Demande-moi d'être Orphée
    Je prends ta main
    Et sans me retourner
    J'avance dans nos nuits.

    Quand tu es Ariane à Naxos
    Que ta ceinture est défaite
    Je te rejoins avec mes panthères
    Pour m'enivrer dans tes couches.

    Mais ne me demande pas d'être Thétis
    Et retirer de ton talon léger
    La flèche fatale.

    Dans la clairière de la trahison
    Lorsque tu dormais
    J'ai déposé entre nous l'épée d'Arthur, 
    Pour ne pas toucher ta lance aigüe.

    Dans ta bouche amère
    Je goûte le philtre d'Yseult
    Et m'empoisonne
    Pour te rejoindre dans tes chimères.

    Mais ne me demande pas
    De baiser tes lèvres froides
    dans le tombeau de Vérone.

    Je veux bien être Manon
    Et te trahir chaque nuit
    Si dans nos jours tu me rejoins
    Pour respirer nos corps aimants.

    Je te laisse boire le sang
    De mon cou meurtri
    Et s'il le faut je me damne
    Pour gagner l'éternité avec toi.

    Mais ne me demande pas
    De quitter mon enfant
    Ou je glisserais sous la roue du destin.

    Entre les pommiers en fleurs
    Je devine ta bouche
    Et je creuse ma côte mâle
    pour sculpter tes hanches.

    Dans mes voiles maudits
    J'enroule ta tête et je la tranche
    Si je peux goûter
    A tes pensées rebelles.

    Mais ne me demande pas
    D'être Marie
    Et porter dans mes bras ton sacrifice.


     


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    La guitare sèche au fond du pub
    Accorde sa complainte
    Eh Jack, donne-moi ta force d'oubli
    Pendant qu'elle fait sa grande dame
    Dans les bas-fonds verts
    Voilà que je titube sur le granit
    Ses yeux de louve se reflètent
    Dans les trottoirs humides
    Le brouillard tombe
    Je m'enroule dans ses peaux de serpent
    Mes jambes fléchissent
    Depuis qu'elle a oublié mes cuisses
    En mémoire de sa bouche d'ange
    Ma langue s'alourdit
    Je répands mon sang blanc
    A l'ombre de son palais
    Et mes veines palpitent de son manque
    Jadis nos corps s'arrimaient aux mêmes rimes
    Jadis tu m'aimais
    Ce n'était pas rien
    A jamais ton âme porte mon souffle
    Jusqu'au tombeau.

     

    Illustration :
    détail amazone bronze
    Paul Marandon
    http://www.paulmarandon.com/



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