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    Les lettres se décrochent
    Les mots me délaissent.
    J'entends à peine le chant des sirènes
    Mes liens se détachent
    Les mâts se rompent
    Je sors de l'eau
    Mes pieds nus
    Chaudement découvrent
    Le sable.
    J'abandonne mon univers fluide
    Pour ses domaines harmoniques
    Je ne crains pas de me perdre
    Je rejoins ses certitudes
    Ses errances escarpées.
    Je les ai reçues en don
    Au pied de nos lits veloutés
    La houle chuchotante de mes matins
    Se brise à sa triomphale exaltation.


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    Les jours d'après l'illusion s'enfoncent en sillon articulé d'un champ labouré. La pensée chemine dans cette ornière de glaise. L'angoisse flottante griffe le cœur de ses caresses creuses.

    Dieu en son lointain, l'œil morne, l'œil noir, l'œil désir, souffle de brume les paysages harmonieux, borde d'écume la mer en furie, alanguit les corps des amants délaissés.

    Au pied des arbres l'eau monte pareille aux tourments de l'âme. Les lumières jaunissent derrière les fenêtres fermées. Le voyage dans l'immatérialité commence. Les veines bleues s'étendent en paysages uniques. De l'ongle rose s'écoule l'humide inquiétude. La cerne bleue se pose dans le ciel. Les ciels se nuancent de gris et les touches bleu pâle se mêlent à la brillance des nappes blanches. Le cœur se ferme dans le poing.

    Un homme lit dans une rue une liste de mots en langue étrangère, alignés sans ordre apparent. En sanglots silencieux, l'enfant dévoré court jusqu'à l'orée de l'épaisse forêt.


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