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Et pourtant, je l'aime
Comme la terre tourne
Comme j'aurais pu l'aimer
Si j'avais été moins fou
Comme on aimerait Van Gogh
De loin
Le laissant reposer
Au vent de ses toiles
Sa palette en couleurs
Caressant son oreille
Je me souviens
Viens sucer mes envies
Sifflait-elle à mes sens
Jamais assouvis
Je l'aime entièrement
Comme on aime l'absolu de la folie
Mais j'ai oublié
Que son entier est ailleurs
Mon avidité dévale ses pentes
Son offrande de chair ravage
Mes viriles jalousies
Son retrait permanent au monde
Irrite mes nécessités
J'ai le cœur qui lâche
Je suis lâche
Je la fuis
Je la rejoins
Elle ne me lâche plus
Je me souviens d'elle
Elle m'échappe
comme l'eau glisse entre les doigts
Ma douce, mon aimée, ma tendre
Elle joue de toutes les métamorphoses
pour me filtrer ses lumières
pour me filtrer ses magies
pour me flirter ses mystères.
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Vous m'écrivez
Je suis de ceux que l'on peut attendre, ce n'est pas rien.Oui, prenez soin de moi. Je me soucie de vous.Deux écrins ! Deux écrins rouges, de velours ajoutés, de...écrivez-moi, encore, toujours.Ma patience à vous attendre tire sa force de vous
vous êtes ma plus belle histoire de vie
je trempe mes mots dans vos eaux de feu
je trempe vos mots dans mes eaux limpides
ces eaux de sève et de sang
comme au premier matin du monde
juste avant le premier criquelle écume, quelle fleur toutes deux mêlées
me conduisent à vous à l'infini de mes pas incertains
souvent j'ai cru vous échapper
quand une âme trop pure
soufflait à mon coeur
quand un corps trop vigoureux
laissait des traces à mon réveilmais je suis de vous
le diamant que vous avez une nuit
glissé à mon doigt me rappelle à votre souvenir
terrible mémoire sans mot, sans image
vos rires de joie résonnent à mon âme
que je vous ai offerte il y a bien longtemps
je crois
emmenez-là au pays qu'il vous plaira
votre vie se tapisse de gloire
je me vide, statue de sable, à vos piedsun jour, une nuit,
j'en fais le serment, je m'endormirai
loin de vos tourments,
près de moiun jour, une nuit
j'en fais le serment, vous vous endormirez
loin de vos tourments,
près de moi
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Tu veux entendre l'histoire de la dame en jaune ?
Passe-moi le gin et écoute bien mon frère
pourquoi ce soir j'ai besoin
De ta longue matraque
Au pied du plus grand saule,
Assise sur un banc du parc central,
Elle a mis le feu à mes désirs
La douloureuse dame en robe jaune
Je l'entraîne pour un petit moment
Juste pour un petit moment
Dans le fourré épais
Sur l'herbe bleue de nos roulades
Je la grimpe, je la grimpe
Ma belle dame en robe jaune.
Je l'ai déflorée dans l'étroit passage de Khyber
Sa robe jaune s'est déformée
ça me rappelle ta matraque
mon frère.
Chaque soir des étés depuis toujours
Dans les demi-lueurs des vesprées
Elle attend la lune en lumière
Je pose ma main sur son épaule
Elle frissonne et me sourit
Je l'emmène pour un petit moment
Dans le jardin des délices
Pas besoin de paroles, pas besoin d'acide,
Je la balance bien chaudement contre mon ventre
Je la déflore tendrement dans les fourrés
Ma douloureuse dame en robe jaune.
C'était hier, je viens en courant
La vie du dehors m'a retenu trop longtemps
Je l'aime encore en robe jaune
Assise sur le banc du parc central
Sa tête penche au-dessus du lac assoupi
Que regarde-t-elle dans les claires eaux
Je m'assois près d'elle, ma main sur son épaule
Là en plein cœur la robe jaune a rougi
Défigurée par des hommes traînants
Qui n'aiment pas les hommes déguisés en fleurs,
Ma belle dame si vite fanée s'en est allée.
Depuis, son souvenir orne mes nuits de brume
Et sous le grand saule qui pleure dans l'eau
J'attends les hommes en noir
Pour leur régler leurs mauvais comptes.
Après quand je les aurai émasculés
Je partirais sur l'île la rejoindre
Ma petite femme en robe jaune
Avec sa matraque comme une fleur
Entre ses cuisses.
C'est pour ça mon frère
si ce soir j'ai besoin de ta matraque.
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Requins aux longues dents
je me frotte à vos flancs
pareils à des crocs
je ne crains ni vos morsures
ni vos caresses de verre
vos écailles sont des manteaux
à mes épaules nues
la nuit je me berce à vos sommeils
enveloppés par les courants marins
dans les jours froids des fonds océaniques
vous êtes mes ombres je suis votre regard
tandis que vous nagez incessamment
en quête de votre part de vie
dans les liquides sous-marins
mes ondulations vous guident
près des chaines de coraux
où frétillent les bancs de poissons
mais n'approchez pas les dauphins
qui soulèvent leur museau
au-dessus des flots bleus
leur dieu est d'ailleurs
sa cruelle lumière
vous éblouirait
vous êtes des profondeurs
vous gardez votre sang froid
Requins aux longues dents
je ferai votre poisson pilote.
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Les mystères qui vous habitent
sont le flux qui me ramène sans cesse à vous
je vous aime ainsi
par vos insensibles volontés de fer
je vous aime quand votre souffle est à ma bouche
je vous aime quand vous déposez
dans mes creux vos indicibles tourments
je vous aime dans vos gestes et vos silhouettes
je vous aime dans vos regards graves au loin
quand vos mains enserrent mes doigts à l'infini
au dessus d'une table de bistrot
et que la place alentour s'efface
je vous aime quand vous écartez
votre armure éclatante ou votre habit rouge
je vous aime quand vous vous dressez
au-dessus de moi allongée
pour plonger du corps à l'âme
je vous aime quand je m'accroche à vous
en apesanteur dans vos bras
je vous aime quand j'entends vos soupirs
dans vos sommeils troublés
je vous aime quand vos rires
d'une tristesse inavouée emplissent la pièce
puisque vous m'échappez
je ne vous appartiens pas
ne me demandez pas de choisir
entre vous deux
laissez-moi nager sur vos océans
ou longer vos cercles infernaux
je vous rejoins parfois
dans vos désarrois
par la profondeur de votre amour
éternellement unique
vos ors se transforment en diamant
à l'ombre de mes chairs
vos lèvres arrachent le sang
de mes veines vampirisées
en louve grise je hume
vos effluves de neige
et lèche vos fêlures
je vous aime ainsi
échappant à toutes les normes
parce que vous êtes
les êtres les plus précieux
que la terre m'ait confiés
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