• Si j'ai continué d'écrire ? Des lettres surtout. J'ai commencé un roman, évidemment. Puis j'ai renoncé. Tout le monde écrit, alors à quoi bon ! Et surtout, à cause de Dostoïevski et de Nastassia Filippovna. A lire cette scène admirable où la jeune femme renonce à l'amour parce qu'elle se persuade d'être indigne du prince, je pleurai monsieur. Dostoïevski m'arrachait des larmes. Cette souffrance, je me demande même si une femme me l'a fait éprouver, avec cette intensité. Blandine, peut-être. Tout à coup, je me suis senti indigne d'écrire un roman. Parce que, pour cela, il faut être intense, vivre, sentir, avec intensité. Je vous l'ai dit, l'intensité m'enthousiasme. Blandine m'aimait intensément. C'en était effrayant, et moi, cruel, je lui ai interdit de m'aimer....


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  • Cri

    Quand le mur est tombé
    Ils ont glissé leurs ongles dans mes cheveux
    Et j'ai hurlé leur cri enseveli
    La foule a continué à fêter la liberté.

    .......

    Quand le mur est tombé
    Leurs ongles pétrifiés
    Dans mes cheveux
    Se sont plantés
    Mon hurlement
    En écho à leur cri passé
    S'est mêlé à la foule en joie de liberté.


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  • " J'ai dit ma peine à  qui n'a pas souffert

    Il s'est ri de moi.

    J'ai dit ma peine à qui a souffert,

    Il s'est penché vers moi.

    Ses larmes ont coulé avant mes larmes.

    Il avait le coeur blessé."

    Jean Amrouche, Chants berbères de Kabylie


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  • Tu dormais.
    Ton souffle soulevait à peine ton torse tendu même dans le sommeil.
    Ta tête s'inclinait de côté, à la recherche du repos.
    Tu avais posé tes deux mains, à plat, sur tes côtes, et sur ton ventre.
    Tu composais une étreinte à toi-même, orphelin des tendresses de l'enfance.
    Un oiseau solitaire cherchait son envol à travers les branches du cèdre.
    Les cigales percutaient leurs cymbales et leurs sons éclatants emplissaient l'espace chaud de l'après-midi.
    A tes côtés, je crois bien que j'ai rêvé.



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  • L'écrivain, infirme de l'âme, pose son crayon sur les chemins blancs des pages, tel l'aveugle pose son bâton sur les chemins de terre.


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