• Ballade, à la façon de

     

    Ballade, à la façon de

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    J'ai rêvé de lui, nous nous pardonnions
    Non pas nos torts, il n'en est en amour,
    Mais la folie de notre désunion
    Et que la vie ait pour nous pris ce tour
    Nous éloignant du temps de nos beaux jours.
    En robe noire, il est réapparu
    Ce n'est pas dieu qu'il servait dans les rues
    Mais des émois bien plus impertinents,
    Savourés par des passants dissolus,
    Et désapprouvés par les bien-pensants.  

    Ni elle ni lui ne se résignaient
    A choisir une identité finie
    Et mon doux rêveur au lieu de m'aimer
    Se lovait au fond de multiples lits
    Et goûtait, signe de mon agonie,
    Les galantes étreintes androgynes.
    De mes chimères se moquaient les djinns,
    Anges de l'enfer aux sifflantes voix.
    Je sentis le souffle des origines
    Soudain nous parcourir d'un même émoi.
    J'ai rêvé de lui mais pas lui de moi.

     

    Ballade en rêve

    J'ai rêvé d'elle, et nous nous pardonnions
    Non pas nos torts, il n'en est en amour,
    Mais l'absolu de nos opinions
    Et que la vie ait pour nous pris ce tour.
    Simple elle était comme au temps de ma cour,
    En robe grise et verte et voilà tout,
    (J'aimai toujours les femmes dans ce goût),
    Et son langage était sincère et coi.
    Mais quel émoi de me dire au débout :
    J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.

    Elle ni moi nous ne nous résignions
    A plus souffrir pas plus tard que ce jour,
    ô nous revoir encore compagnons,
    Chacun étant descendu de sa tour
    Pour un baiser bien payé de retour!
    Le beau projet! Et nous étions debout,
    Main dans la main, avec du sang qui bout
    Et chante un fier donec gratus. Mais quoi ?
    C'était un songe, ô tristesse et dégoût!
    J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi.

    Et nous suivions tes luisants fanions,
    Soie et satin, ô Bonheur vainqueur, pour
    Jusqu'à la mort, que d'ailleurs nous niions.
    J'aillais par les chemins, en troubadour,
    Chantant, ballant, sans craindre ce pandour
    Qui vous saute à la gorge et vous découd.
    Elle évoquait la chère nuit d'Août
    Où son aveu bas et lent me fit roi.
    Moi, j'adorais ce retour qui m'absout.
    J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi!

    Princesse elle est, sans doute, à l'autre bout
    Du monde où règne et persiste ma foi.
    Amen, alors, puisqu'à mes dam et coût,
    J'ai rêvé d'elle et pas elle de moi

    Verlaine, par Courbet

     


  • Commentaires

    1
    cabou
    Mercredi 8 Août 2007 à 20:44
    belle copie
    tentative réussie à la manière de Verlaine
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