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Contes et soupirs
Chut je l'entends qui approche
Quel philtre puissant m'a-t-elle laissé boire
Je tremble ce n'est pas de froid
Juste dans l'attente de son premier baiser
Je n'ai rien d'autre à faire
Qu'à m'étendre dans un cercueil de pierre
Je pourrais bien m'assoiffer à son cou
Si elle me laisse faire
Je gravis sans cesse
La colline qui me conduit
A son vermeil sommeil
Traverser son palais silencieux
Aux dormants de mille ans
Assoupir un vieil eunuque
Pour l'approcher
Toucher ses voiles aimés
Désirés
Dans mon costume de bête
J'apprivoise ma belle
La pulsation des étoiles
Dans mon cœur ensorcelé
Cadence ma soudaine passion
L'un après l'autre, je détache les pétales
De son destin
Entre mes mains moites
D'impudeur
Mes soupirs n'ont rien de chastes
Des râles sans doute
Ou des cris de loup
Dans la prairie à la voûte tiède.
Le son de sa voix est déjà une tempête
Mon tapis de mots n'est pas assez volant
Pour rejoindre sa couche
Je convoite son regard du haut de ma tour
J'incline ma chevelure alourdie
Autour de sa nuque superbe
Si doux entre mes doigts
Je tiens le soulier de vair
Je la chausserai pour la connaître enfin.
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