• De l'éternel amoureux à l'éternel guerrier

    Au-delà de tout, il est l'amoureux par excellence.

    Sa longiligne silhouette qui chaloupe dans la rue, sa chemise blanche légèrement entrouverte et son jean noir s'impriment déjà dans votre champ de vision, et demeurent dans les vibrations de l'air. Les passants pressés, repliés sur les jours de leur vie, ne le distingueront pas, battant pavé, et pire ils s'écarteront à son passage redoutant le perturbateur, le libertaire. Mais si vous êtes une jeune femme en quête d'ailleurs vous ne cesserez de respirer son odeur, d'ouvrir vos yeux à son regard. Vous aurez senti dès qu'il vous aura apparu que cet homme-là n'est pas commun, vous aurez perçu son magnétisme et vous le devinerez initiateur. Dès qu'il vous aura croisée, vous n'aurez qu'un regret : « pourquoi ne m'a-t-il pas abordée, pourquoi est-il passé si vite ? » Soyez sans crainte, deux rues plus loin, il se trouvera soudain en face de vous et vous saluera. Vous êtes entrée dans son champ de vision et, tel un loup, il n'aura de cesse de vous croiser, de vous approcher, de vous retenir.

    Il s'approchera de vous avec impatience, il ne lâchera plus votre main. Si votre peau et votre odeur le tentent, il ne lâchera plus votre genou. Il vous parlera, en usant toujours du vouvoiement car le tutoiement est son meilleur ennemi. Comme il est grand, pour s'approcher de vous il inclinera légèrement son buste et votre tête sera à sa portée. Il vous parlera avec une grave légèreté et si une de ses questions vous effraie, il se traitera de sot, en riant avec ce rire incomparable, léger et presque enfantin. « Quel sot je suis ! » « Je ne suis qu'un sot ! »

    Il parlera très peu de lui mais vous questionnera sur vous et surtout il vous écoutera avec cette attention si particulière que tous vos propos deviendront lumineux. Il vous inondera de phrases : «  Ah, vous êtes un ange ! Ah vous me charmez ! Ah vos jambes sont si fines, vos mains, regardez dans mes mains si laides comme elles disparaissent, vos mains si menues, si douces. » Si vous lui parlez du plus profond de vous, il pointera le doigt vers vous et dira : « Ah oui, c'est bien cela, vous le dites si bien. Permettez que je retienne vos propos, ils me serviront pour mes prochains écrits. » Car il est écrivain. Mais cela est bien réducteur : il est un magicien de la vie, sa vie est une oeuvre. Et le temps de vos rencontres vous deviendrez vous aussi une oeuvre, un être éternel. Votre vie à vos yeux deviendra merveilleuse, pleine de sens, vous qui vous sentiez si commune, le temps de cette rencontre vous serez l'Aimée. "Ah ! je vous aime ! Ah je suis amoureux de vous ! Ah  je vous désire ! Me permettrez-vous, mon Ange, un baiser ?" Mais déjà dans le lointain, il aperçoit une jupe flottante, une jambe affolante, il desserre son étreinte et vous laisse avec le goût de ses mots, oublieux de la chose. Il reviendra vers vous, soyez-en certaine, et dans ses extravagances, il vous comblera le temps d'un soupir.


    Au-delà de tout, il est le guerrier par excellence.

    Sa silhouette aux épaules larges, qui chaloupe dans la rue, sa chemise grise légèrement entrouverte et son jean délavé s'impriment déjà dans votre champ de vision, et demeurent dans les vibrations de l'air. Les hommes pressés, repliés sur les jours de leur vie, ne peuvent s'empêcher de s'écarter, soupçonnant le rival éternel. Si vous êtes une jeune femme en quête de transport vous ne cesserez de respirer son odeur, de chercher son regard. Vous aurez senti dès qu'il vous aura apparu que cet homme-là est n'est pas commun, vous aurez perçu sa puissance et vous le devinerez courageux. Dès qu'il vous aura croisée, vous n'aurez qu'un regret : « Pourquoi ne m'a-t-il pas abordée, pourquoi est-il passé si vite ? » Vous avez raison, si vous le désirez, n'ayez de cesse de le retrouver, sinon il vous échappera à jamais. Deux rues plus loin, il se trouvera soudain en face de vous et vous le saluerez. Vous êtes entrée dans son champ de vision et, tel un enfant qui a beaucoup souffert, il vous accrochera par son sourire doux et franc.

    Il s'approchera de vous avec nonchalance, en miroir de son monde intérieur insoumis, et vous tendra la main pour répondre à votre salut. Si sa peau et son odeur vous tentent, soyez patiente avant d'agripper son genou. Il vous parlera en toute simplicité comme si vous étiez sa meilleure amie, connue depuis toujours. Comme il est grand, pour s'approcher de vous il inclinera légèrement son buste et sa tête sera à votre portée. Il vous parlera avec une confiante insouciance et si une de vos questions l'effraie, il avouera qu'il n'a pas compris et ne saurait répondre.

    Il parlera beaucoup de lui et vous questionnera peu. Surtout il vous dévisagera avec cette attention si particulière que tous vos gestes deviendront lumineux. Il se penchera et vos lèvres s'effleureront, vos souffles doucement se mêleront sans baiser, un partage unique et posé au cœur de l'éternel. Si vous lui parlez du plus profond de vous, son regard se troublera et s'évadera au lointain : « Ah oui, tu le dis si bien, je ne sais pas décrire cela avec de tels mots. » Et si vous évoquez sa carrure qui vous impressionne, il vous répondra : « J'ai été élevé en foyer. Il fallait apprendre à se défendre. Je suis devenu un guerrier. » Car il est un cas social. Mais cela est bien réducteur : il est un survivant, sa vie est une succession d'épreuves qui l'ont rendu suspendu au monde. Le temps de vos rencontres vous deviendrez vous aussi un être éternellement affolé. Votre vie à ses yeux deviendra merveilleuse, pleine de sens, vous qui vous sentiez si commune, le temps de cette rencontre vous serez l'Aimée. Il posera sa main dans votre nuque et vous resterez silencieuse. Après l'amour, il vous chuchotera : « Tout me plaît en toi, ta féminité, ta délicatesse, ton regard, ta manière de t'exprimer, ta sensualité, ton corps, ses goûts et ses parfums. » Et vous vous endormirez, enlacés comme des amants éternels. Lorsque vous vous réveillerez à ses côtés vous ne pourrez détacher votre regard et vos mains de ses courbes de reins à l'antique. Et vous lui avouerez : "Oh! je t'aime ! Oh je suis amoureuse de toi ! Oh  je te désire ! » Il vous accordera son plus beau sourire et vous dira : « Mon amour, hélas, je ne suis pas amoureux. » Et il s'en ira au loin laissant sur votre corps ses caresses et dans votre cœur le goût des coups que la vie lui a imprimés. Il reviendra, soyez-en certaine, et sous le défaut de l'armure, vous vous abandonnerez à la passion et ses souffrances.


     


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