• Décembre en Afrique - 7 -

    Il me fallut plusieurs semaines pour remarquer la beauté d'Isabelle. Pourtant elle était belle : son visage, le grain de sa peau, ses mains. Je la vis si belle une nuit de septembre. Cette nuit-là nous parlions assis face à face. A aucun moment je n'avais consciemment reconnu mon désir.

     


    Ma main avait soudain tenu la sienne, ma bouche avait glissé dans son cou, sans que je me souvienne avoir désiré cela. Il avait fallu ma surprise, sa retenue, pour que les interdits n'entrent pas en jeu. Nous avions roulé sur le tapis sale et j'avais honte de la tenir sur cette crasse. Je la pris dans mes bras, j'ouvrais ses jambes avec mes jambes, elle se laissa aller sans crainte, sa respiration qui s'amplifiait au rythme de mon sexe, m'envahit et réveilla mon désir, elle jouit en vagues lentes et soudain elle se mit à pleurer.

     

     


    Après l'amour, elle se mit à évoquer ce qu'elle éprouvait pour moi. Avec une violence perverse, j'arrêtais son doux sentiment ; par des mots froids et incisifs, je la fis chuter très bas pour anéantir son amour. Y avait-il un lien entre son désir envahissant et mon retrait méprisant ? Son amour, elle, ne devait plus exister pour avoir permis à mon désir d'exister. Encore que certains jours, j'étais impuissant. Mais cela n'était que le signe supplémentaire de ma folie à ne pouvoir être dans le désir.

     

    à suivre

     


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