• Des soldats et des enfants

    Courbure de ton sourire jusqu'au bout du jour.


    Quand les soldats en arme sont entrés, tu as serré la main de la petite. Tu ne portais en toi aucune violence sinon la souffrance lovée dans ton sang. Elle vaut bien toutes les blessures de guerre : la mort de la mère. Encore enfant, tu l'as sentie partir et ton amour jamais n'a pu retenir sa main blanche. Les soldats t'ont attrapé. Ils t'ont enfermé dans une caserne plombée.
     

    Etendu sur le lit de ta cellule, tu attendais le rien. Ta torpeur n'accablait pas le ciel muet et la vie continuait sa ronde insignifiante. Sans révolte, sans pleurs, tu attendais que les soldats referment l'indifférence au-dessus de ton front.

    Tu n'étais pas volontaire pour rejoindre leurs rangs. Ton sourire courbe jusqu'au bout du jour cachait tes larmes. Au bas d'un registre ils ont inscrit ton nom et dans leurs statistiques ils ont noté ta mort volontaire.


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