L’été sur une île bleue
La voix du vent file dans les ruelles,
Chasse la poussière,
Nous colle l’un à l’autre.
A l’unisson nous oublions le monde
Sous son rempart tourbillonnant.
La colonne de marbre épouse
Le tumulte de la baie gémissante.
Les barques tentent d’échapper
Au souffle qui murmure à l’amour.
Dans ce pays glorieux qui sent les pins
Essoufflés de chaleur, hantés par les cigales,
Nos empreintes s’accordent
Sur les plages jaunes
Qui entrecroisent
Passé, présent, avenir
Quand passent le vieil homme et son âne
Près de nos corps jeunes et nus.
Dans le battement des jours païens
Le vent courbe nos rires
Et pour l’impressionner tu fronces ton sourcil
Nous rions plus fort
Sous les oliviers bruissants
Quand les cigales chanteuses le soir venu
Se sont tues.
Vêtu de blanc en sandales rouges
Aux ailes invisibles et démarche de félin,
Tu oscilles, jeune chat dans le jour chaud,
Fauve endormi au soupir de la lune.
Dans la chambre flotte
L’odeur suave de l’amour
Tes mains tremblantes ont le pouvoir infini
De couvrir mon corps de perles
Sur ma joue se balance ta tresse brune
Tu suces mes doigts effarouchés
et ta main gravit mon corps.
Le vent suspend sa course
et invente l’arc-en-ciel.