• La nouvelle vague

    La nouvelle vague s'est plantée
    quelque part dans mon
    corps
    et je ne saurais dire si le cœur a été touché.

    Par surprise, elle m'a happée, quand, passante,

    j'avançais dans l'air du temps,
    à la recherche,
    je ne sais plus,
    de Proust ou de quelque Marcel.


    Elle a délégué un de ses fils,
    cheveux d'écume, regard
    océan,
    pour mieux me noyer dans son univers
    qui mêle le fils de l'homme à l'homme loup.

    La traîtresse par petites touches m'a d'abord baignée

    de sa fraîcheur couleur menthe à l'eau.
    Mon ventre le premier a chaviré.

    Elle en voulait davantage.

    Elle m'a roulée dans ses flancs,
    chaleur retrouvée des premiers instants.
    Quand je dormais paisiblement,
    elle a lancé la dernière vague m'engloutissant sans un soupir.

    Pêcheur, si tu navigues par ici, n'oublie pas :

    bien au dessous de ta barque, dans le fonds marin,
    survit, toute blanche, une statue de marbre.

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