Par
Corinne Valleggia dans
Poésies lointaines le
17 Novembre 2006 à 20:39
La nouvelle vague s'est plantée
quelque part dans mon corps
et je ne saurais dire si le cœur a été touché.
Par surprise, elle m'a happée, quand, passante,
j'avançais dans l'air du temps,
à la recherche, je ne sais plus,
de Proust ou de quelque Marcel.
Elle a délégué un de ses fils,
cheveux d'écume, regard océan,
pour mieux me noyer dans son univers
qui mêle le fils de l'homme à l'homme loup.
La traîtresse par petites touches m'a d'abord baignée
de sa fraîcheur couleur menthe à l'eau.
Mon ventre le premier a chaviré.
Elle en voulait davantage.
Elle m'a roulée dans ses flancs,
chaleur retrouvée des premiers instants.
Quand je dormais paisiblement,
elle a lancé la dernière vague m'engloutissant sans un soupir.
Pêcheur, si tu navigues par ici, n'oublie pas :
bien au dessous de ta barque, dans le fonds marin,
survit, toute blanche, une statue de marbre.