• Lande sauvage

    J'ai pris le chemin de traverse, dans la lande sauvage. Là-bas, les familles sur la plage goûtaient leur pique-nique. J'ai marché de l'autre côté du rivage, le soleil à l'horizon voilait sa figure, c'était l'heure des mouettes en plongée. D'une main, j'ai roulé ma clope, l'autre je la balladais sur les buissons encore verts, à ras du sol sec. J'ai glissé dans la pente de sable, c'était doux à mes pieds de cloche. Je me suis assis sur le rocher plein sud. J'ai pris mon pied dans ma paume, pour y chercher les chemins de vie qui mènent à nulle part. Je voulais transformer le but. Il était là, assis à quelques mètres de moi. Solitaire. J'ai regardé ses yeux nuages bien en face. J'ai pris sa pierre, j'ai pas écouté ses prières, j'ai fait ses poches, bien retournées, il m'a rendu la monnaie de ma pièce, il m'a pris à la gorge. C'était un jour parfait, juste avant la plongée de la nuit. On a fermé les yeux des étoiles. On a fait un tour du côté sauvage, c'était un moment magique. N'en déplaise aux anges, on était les princes de la nuit.



  • Commentaires

    1
    Vendredi 9 Septembre 2011 à 13:13
    Oui
    Quand on laisse les familles à leur pique nique, on s'expose à devenir les rois de la nuit ! Superbe texte elliptique et poétique à souhait !
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