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Par Corinne Valleggia le 8 Mai 2018 à 18:32
Prologue
(Voix d'une petite fille)
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Ne pousse pas trop fort, Aostis, tu sait bien que je n'aime pas monter aussi haut que toi... Pourquoi as-tu mis ta belle robe ? Ce n'est pas dimanche aujourd’hui ! Aostis, ne pousse pas si fort, sinon j'ai peur. Pourquoi dois-tu nous quitter ? Je ne veux pas que tu partes. Tu me laisseras si seule. Aostis c'est trop haut maintenant, j'ai peur. Que dis-tu ? Non, je ne ne sens rien, j'ai peur, c'est tout. Pourquoi tu aimes autant te balancer comme ça ? Moi, j'ai le vertige et mal au cœur. Je dois fermer les yeux pour ne plus avoir peur ? J'essaie. Oui, je sens quelque chose. Oui, c’est bon maintenant. Le vent tombe sur mes bras et mes jambes. Oui, pousse-moi encore. Aostis, tu ne partiras pas, n'est-ce pas ? Personne ne jouerait plus avec moi. Aostis, je vois du sang partout maintenant ! Arrête, mon corps brûle. Ce n'est que le soleil, dis-tu ? Laisse-moi descendre. Oui, Aostis, j’essaierai d'être aussi forte que toi. Je ne pleurerai pas quand tu partiras. Bien sûr que je penserai à toi. Toujours. Ta petite sœur ne t'oubliera jamais. Pourquoi veux-tu que je le promette ? C'est si dur de t'aimer Aostis. Toi, tu souris, tu chantes, tu es belle et moi je te regarde. Et demain, tu partiras. Tu te souviens dans le pré, l'été dernier ? Tu restais des heures allongée au soleil et moi je te regardais dormir. Tu m’avais demandé de ne pas faire de bruit, alors je lisais l'histoire de la petite sirène et quand elle mourrait, je retenais mes larmes pour que tu te moques pas de moi. Nos étés ne reviendront plus. Je voudrais être aussi grande que toi et partir aussi. Au fond, je suis ton ange-gardien. Comment pourrais-je te protéger si tu t'éloignes ?
à suivre
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