• Evohé, évohé

    Pauvre roi sans royaume
    Qu’est-ce que tu fous
    Sur la colline dans minuit qui s’annonce
    Regarde les bosquets bougent
    Agavé va surgir sous ses voiles
    Qui cachent ses métamorphoses
    Ah non elle court nue splendide sous la lune
    Elle a bu tous les vins de son amant divin
    La voilà avec son regard vert qui dégouline
    Pauvre roi, Agavé ne te connaît pas
    Elle va te démembrer,
    Tu le sais ça
    Tu n’as pas écouté les présages
    Sens l’odeur âcre des marécages
    C’est là qu’elle jettera tes membres dépecés
    C’est toi qu’elle va sacrifier
    A son dieu sans barbe
    Le bromios, buveur et noceur
    Tu n’as aucune chance
    De lui échapper
    Tu la croyais captive
    Délirante
    C’est elle qui te tient
    Dans ses mains
    Voilà qu’elle te dépèce
    Avec celles de son espèce
    ‘Tu me tues ma ménade
    C’est toi qui l’as voulu’
    Le plus beau des fils de l’homme
    Pourrait-il te ressusciter
    Pour quelle nouvelle naissance
    N’as-tu pas assez vécu ?
    Tu manques de foi
    Pauvre roi.


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  • La nouvelle vague s'est plantée
    quelque part dans mon
    corps
    et je ne saurais dire
    si le cœur a été touché.


    Passante, elle m'a happée,
    quand
    j'avançais dans l'air du temps,
    à la recherche,
    je ne sais plus,
    de Proust ou de quelque Marcel.



    Elle a délégué un de ses fils,
    cheveux d'écume, regard
    océan,
    pour mieux me noyer dans son univers
    qui mêle le fils de l'homme à l'homme loup.


    La traîtresse par petites touches
    m'a d'abord baignée
    de sa fraîcheur couleur menthe à l'eau.
    Mon ventre le premier a chaviré.


    Elle en voulait, elle en voulait.



    Elle m'a roulée dans ses flancs,

    chaleur retrouvée des premiers instants.
    Quand je dormais paisiblement,
    elle a lancé la dernière vague
    m'engloutir
    sans un soupir.


    Pêcheur, si tu navigues par ici,
    n'oublie pas,
    bien au dessous de ta barque,
    dans le fonds marin,

    survit, toute blanche,
    une statue de marbre.

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  • Collectif d’auteurs

    Au printemps dernier, en pleine campagne  présidentielle, une trentaine d’auteurs se retrouvaient dans l’anonymat d’un bar virtuel avec l’idée de revisiter, cent jours durant, les clairs-obscurs du jubilé républicain. Depuis des années, on ruminait ferme sur la crise, le manque à gagner en temps de bonheur disponible était dans toutes les têtes et il y avait un peu partout cette envie de donner un peu d’ivresse aux attentes, d’instiller de la couleur sur les pages tristement convenues des discours officiels.

    Ce furent cent jours d’effervescence littéraire et l’occasion de soulager le grimoire électoral d’une partie de son épaisse couche de fard. L’affaire fut réjouissante, jubilatoire, plébiscitée jusqu’au clap de fin, un jour de mai.

    Ce livre rassemble une cinquantaine de ces « brèves de comptoir » ; des prises de parole incisives, impertinentes, parfois visionnaires, agrémentées de quelques dérives poétiques, d’un brin de mauvaise foi et d’une brassée de frissons romantiques, le tout relevé d’une bonne dose d’humour.

    Auteurs au sommaire :

    Danièle Akakpo, Claude Bachelier, Désirée Boillot, Jean Calbrix, Benoit Camus, Emmanuelle Cart-Tanneur, Emmanuelle Della Monica, Annick Demouzon, Patrick Denys, Jacqueline Dewerdt, Alain Emery, Sophie Etienbled, Franck Garot, Jordy Grosborne, Jean Gualbert, Joël Hamm, Corinne Jeanson, Jean-Luc Lapoule, Patrick L’Ecolier, Patrick Ledent, Lunatik, Laurence Marconi, Yvonne Oter, Claude Romashov, Castor Tillon, Bastien Zukkas.

    parution le 20 décembre 2012
    134 pages, 13 €

    Zonaires éditions 35 rue du Rocher 38120 Le Fontanil Cornillon, Franc
    http://www.zonaires.com/
    Mail
    : contact@zonaires.com


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  • Nobody is perfect
    Pourquoi me traiter de maudite ?
    Pour un X de trop ?

    Le choeur des femmes ricane au fond du val endormi
    quand ma main gauche de la nuit pétrit avec doigté
    le Y de Vénus plus X

    Mon sexe incertain m'indétermine ?
    Et alors ?
    S'il vous plait, ne m'appelez plus Julien

    Certes je marche la tête en bas
    mais je ne marche pas sur les eaux des lacs
    Je ne suis pas un mystère

    Juste un X en trop
    Une julienne en macédoine
    What else ?


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  • Il a jeté son filet sur moi. Je ne demandais rien à personne. Il est entré et a parlé à mon âme. Enfin... mon âme ! Alors j'ai fondu comme le sucre dans le café. Après il ne restait plus qu'à ajouter la cuillère et boire jusqu'à la ... Plus de sucre. Juste le sang sur la clé de Barbe bleue.

    Après ça, j'essaie autre chose. La musique, la radio, la TV, même les feuilletons américains, les terrasses de café, le saut par-dessus le parapet du pont au-dessus du fleuve ou par dessus la gouttière du toit de la maison d'en face, n'ont rien effacé du tout.

     

    Au fond d'un vieux livre, j'ai trouvé le vieil Henry qui apprend le japonais pour se coller contre la jeune Hiko qui chante dans le piano bar les feuilles mortes en japonais. Enfin, un craquement.

     


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