• ou bien

    J'ai ôté une à une les pelures
    Sous la dernière est apparue
    Dans un murmure
    Ce cœur inaltérable qui bat ténu
    Tu es ma fêlure
    Un seul murmure

    ou bien

    Coquillage immobile
    Un homme assis s'abandonne
    Le monde murmure
    Oublieux de sa déchirure
    Il reconnaît sous les fêlures
    Sa part intacte
    Ressurgie dans le miroir du temps

    Les peaux de mémoire
    Sont tombées une à une
    Pour que batte le cœur inaltérable
    Il s'agenouille en communion
    Sa joie l'inonde
    Ses pas résonnent sur la voie
    Fragile de la certitude.


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  • Si je te racontais l'océan,
    Te parlerais-je des anémones lentes,
    Des algues tremblantes ?
    Te parlerais-je des poissons argent
    Ou de ceux-là aux écailles de miel ?
    Te parlerais-je encore des coquillages
    Posés sur le sable doux
    Avec les crevettes pour compagnes
    Et les coraux pour paysage ?
    Je pourrais des heures durant te parler de l'océan
    Tu n'aurais à tes yeux que des images multiples,
    Tu ne connaîtrais pas l'unique océan.


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  • Dis ma sœur, ne la vois-tu pas venir ?
    Pourquoi sont-ils tous partis ce matin,
    Derrière elle étendue ?
    Pourquoi a-t-elle quitté la maison
    Sans poser son regard sur nous ?
    Pourquoi avaient-ils tous des pleurs
    Dans la colline en fleurs ?
    Dis ma sœur, ne la vois-tu pas venir
    Tu as grimpé trop vite sur le mur
    En glissant, ton bras s'est brisé
    Dans le jardin tu souffres enfin
    Tu ne l'attendras plus
    Avec ta blessure ouverte.
    Dis ma sœur, qui la verra venir ?
    Qui me consolera de ce chagrin 
    Qu'elle a emporté dedans la terre ?


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  • Des méandres j'ai laissé
    Leurs labyrinthes ne mènent
    Pas aux rayons de lune
    Une Lilith chauve
    M'a salué
    J'ai pas voulu partir
    C'est toi qui m'as jeté
    Sur des déserts de sable
    Plein la bouche
    J'avais de la poudre
    Aux lèvres
    Elle n'avait pas le goût
    De tes paradis
    Juste des cendres
    Qui tourbillonnent
    Aux fonds de tes précipices


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  • Je porte des talons aiguilles sur la glace, je ne peux pas glisser sur la glace si je porte des talons aiguilles. Tu te moques de moi, tendrement, en frottant ton visage à ma joue.
    Le soleil ne se couche jamais ici. Je vois sa ligne rouge à la fenêtre de mes paupières. De la nuit, de la nuit.
    Eteins la lumière de la nuit, le ciel nous guette. J'ai besoin du sombre bleu pour m'endormir. Je n'ai pas ta tranquille assurance. Un chaos habite mon cœur, mon âme tremble au désordre des jours. Je crains les atmosphères solaires, celles qui donnent des coups à fleur de peau. J'attends un crépuscule qui ne vient pas. Tu me tends mes lunettes de soleil pour chasser la confusion des sentiments.
    Au pied du cercle polaire, j'ai le vertige, quand ta rêverie s'attache à la ligne du groove solaire. Serais-tu shaman ?
    Cette nuit sans nuit, dans son cercle presque parfait, Vénus s'alignera avec le soleil. C'est pour elle que tu m'as amenée ici.
    La lune enfin se lève, réplique élégante de l'astre diurne. Vénus, soeur de la planète bleue, l'accompagne. La grande étoile balance sa course sidérale à l'envers de la course terrestre pour nous rappeler que les temps échappent aux savants.
    Vénus guide-moi dans les jours, plonge-moi dans le crépuscule et reviens avec l'aurore nouveau.
    Un animal plonge son museau à mon cou, sa chaleur me fait oublier les terreurs d'enfance.


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