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Par Corinne Valleggia le 1 Juin 2007 à 20:43
Je l'avais pourtant cloué au sol. J'avais même réussi à l'enterrer comme la hache. De guerre lasse elle s'était évaporée. Même pas un nuage. Rien. Rien. Que du palpable, du réel, de la journée à s'emplir les poumons, le cœur et tous les organes. J'avais fait le ménage, j'avais balayé devant ma porte. Rien, rien, je n'avais rien laissé au hasard. Changement de métier. Changement de ville. Changement d'habitude. Elle avait renoncé. Elle était restée sur le bord des chemins de poussière, elle s'était recroquevillée dans les caniveaux gras des cités. Elle avait fini par rouiller, par être oubliée, par s'oublier à elle-même. Le soleil pouvait se lever après la nuit, aucun nuage à l'horizon. La simplicité. La naïve vie sans ombres. Putain, j'avais tout juste. Tout était bien à sa place, l'arbre à fleurs, les poissons dans le bassin, le balcon ensoleillé. Tout. Vous savez bien ce que je veux dire. La vraie vie quoi, celle qu'on met en vitrine, pour dire, regardez je n'ai plus d'ombre. Je n'ai plus d'égarements. Plus de friture dans la ligne. Même pas peur. Même pas du faux. Non, rien que du vrai, rien à dire sur le divan, tout lisse, tout joyeux. Pleinement disponible à la vie. Jusqu'à oublier qui on est. Là dans le virage, putain, la garce, elle m'a reconnu. Elle m'a sifflé. Elle m'a plaqué au sol avec ses empreintes. Elle m'a redessiné mes ombres. Putain, la voilà qui est revenue. Putain, je l'avais oubliée, j'avais oublié ses enserrements, ses enroulements, ses longues étreintes. Dire que les poètes se l'arrachent. Garce de mélancolie.
Elle se barre ce lone - YM Jacob
http://clubphotoromans.hautetfort.com/album/barcelonne/blog%20photo05.html
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Par Corinne Valleggia le 26 Mai 2007 à 21:19
Africaine,
J'attache dans mon dos
Mon petit enfant
Asiatique,
Je médite sous le grand arbre
Avec mon maître gurûkula
Européenne,
Je perds mes certitudes
Avec mon penseur de dé-raison
Américaine,
Je guette la voilure
De mon conquérant
Océanique, je te rejoins
Dans la chambre d'écorce
Du temps des rêves.
Antarctique,
Tu me magnétises
Dans tes éternelles glaces
Perdus, éperdus
Aux cimes de tes monts hallucinés
Pour la nuit des temps.Photo : Michel UDNY
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Par Corinne Valleggia le 23 Mai 2007 à 23:41
Dans les jardins suspendus
Par delà les amours à jamais perdues
Elle dessine de ses hanches fines
Un balancement à l'invitation
Invitation au désir
Les amours au loin
S'en vont bon train
Elle explore quoi en somme
Des vides vertigineux
Ses excès ne sont rien
Que le point concentré
D'un paradis trahi
Ses traverses ont le goût
De visites clandestines
Assoiffées d'artifices
Au royaume de l'oubli.
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Par Corinne Valleggia le 20 Mai 2007 à 22:37
L'air dans la robe
Se dérobe ou s'enrobe
Une lettre manque
Petit a de Conchita
L'unique objet
De mon obscur désir
Voyage dans la cité
Si grecque à mon cœur.
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Par Corinne Valleggia le 20 Mai 2007 à 13:36
Décor de lune, Eros
Peut-être
Bien lové dans nos cœurs
L'amour assurément
Trouble de la rencontre
à venir
Les cils en battements accordés
Soufflent le même assentiment
Nos bouches muettes
Silence
Conservent les secrets révélés
Par le tremblement de la main.
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