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    Je l'avais pourtant cloué au sol. J'avais même réussi à l'enterrer comme la hache. De guerre lasse elle s'était évaporée. Même pas un nuage. Rien. Rien. Que du palpable, du réel, de la journée à s'emplir les poumons, le cœur et tous les organes. J'avais fait le ménage, j'avais balayé devant ma porte. Rien, rien, je n'avais rien laissé au hasard. Changement de métier. Changement de ville. Changement d'habitude. Elle avait renoncé. Elle était restée sur le bord des chemins de poussière, elle s'était recroquevillée dans les caniveaux gras des cités. Elle avait fini par rouiller, par être oubliée, par s'oublier à elle-même. Le soleil pouvait se lever après la nuit, aucun nuage à l'horizon. La simplicité. La naïve vie sans ombres. Putain, j'avais tout juste. Tout était bien à sa place, l'arbre à fleurs, les poissons dans le bassin, le balcon ensoleillé. Tout. Vous savez bien ce que je veux dire. La vraie vie quoi, celle qu'on met en vitrine, pour dire, regardez je n'ai plus d'ombre. Je n'ai plus d'égarements. Plus de friture dans la ligne. Même pas peur. Même pas du faux. Non, rien que du vrai, rien à dire sur le divan, tout lisse, tout joyeux. Pleinement disponible à la vie. Jusqu'à oublier qui on est. Là dans le virage, putain, la garce, elle m'a reconnu. Elle m'a sifflé. Elle m'a plaqué au sol avec ses empreintes. Elle m'a redessiné mes ombres. Putain, la voilà qui est revenue. Putain, je l'avais oubliée, j'avais oublié ses enserrements, ses enroulements, ses longues étreintes. Dire que les poètes se l'arrachent. Garce de mélancolie.


    Elle se barre ce lone - YM Jacob
    http://clubphotoromans.hautetfort.com/album/barcelonne/blog%20photo05.html


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  • Africaine,
    J'attache dans mon dos
    Mon petit enfant


    Asiatique,
    Je médite sous le grand arbre
    Avec mon maître gurûkula


    Européenne,
    Je perds mes certitudes
    Avec mon penseur de dé-raison


    Américaine,
    Je guette la voilure
    De mon conquérant


    Océanique, je te rejoins
    Dans la chambre d'écorce
    Du temps des rêves.


    Antarctique,
    T
    u me magnétises
    Dans tes éternelles glaces
    Perdus, éperdus
    Aux cimes de tes monts hallucinés
    Pour la nuit des temps.

     

    Photo : Michel UDNY


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  • Dans les jardins suspendus
    Par delà les amours à jamais perdues
    Elle dessine de ses hanches fines
    Un balancement à l'invitation
    Invitation au désir
    Les amours au loin
    S'en vont bon train
    Elle explore quoi en somme
    Des vides vertigineux
    Ses excès ne sont rien
    Que le point concentré
    D'un paradis trahi
    Ses traverses ont le goût
    De visites clandestines
    Assoiffées d'artifices
    Au royaume de l'oubli.

     


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  • L'air dans la robe
    Se dérobe ou s'enrobe
    Une lettre manque
    Petit a de Conchita
    L'unique objet
    De mon obscur désir
    Voyage dans la cité
    Si grecque à mon cœur.



     


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  • Décor de lune, Eros
    Peut-être
    Bien lové dans nos cœurs
    L'amour assurément

    Trouble de la rencontre
    à venir
    Les cils en battements accordés
    Soufflent le même assentiment

    Nos bouches muettes
    Silence
    Conservent les secrets révélés
    Par le tremblement de la main.


     


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