• La nouvelle vague s'est plantée
    quelque part dans mon
    corps
    et je ne saurais dire si le cœur a été touché.

    Par surprise, elle m'a happée, quand, passante,

    j'avançais dans l'air du temps,
    à la recherche,
    je ne sais plus,
    de Proust ou de quelque Marcel.


    Elle a délégué un de ses fils,
    cheveux d'écume, regard
    océan,
    pour mieux me noyer dans son univers
    qui mêle le fils de l'homme à l'homme loup.

    La traîtresse par petites touches m'a d'abord baignée

    de sa fraîcheur couleur menthe à l'eau.
    Mon ventre le premier a chaviré.

    Elle en voulait davantage.

    Elle m'a roulée dans ses flancs,
    chaleur retrouvée des premiers instants.
    Quand je dormais paisiblement,
    elle a lancé la dernière vague m'engloutissant sans un soupir.

    Pêcheur, si tu navigues par ici, n'oublie pas :

    bien au dessous de ta barque, dans le fonds marin,
    survit, toute blanche, une statue de marbre.

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  • Ce jour blanc d'hiver
    Sous mon costume noir
    La couleur à mes joues
    Est revenue.
    Cette chaleur enfouie
    Tes mains l'ont fait surgir
    J'ai ouvert les yeux sur le printemps.

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  • Narcisse, éternel adolescent aux traits lisses,
    quand Oedipe vieillit et rencontre les douleurs de la vie.

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  • La reine à son taureau
    éprouve-t-elle plus de honte ?
    Prostrée et bannie de l'amour,
    Jamais assouvie, jamais guérie.
    Le poison dans ses veines a son plaisir
    Et comme le lierre s'attache à sa vie.
    De son antique crime elle expie encore
    Quand d’un taureau elle a fait son amant
    De robe rouge elle s’est ceint
    Pour paraître à ses naseaux l’unique volupté.

     (illustration : Zeugma)

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  • La première reine à aimer la bête
    Ouvre la ronde de ces hommes incertains
    Aux blessures exsangues
    Vétus de robe pourpre
    pendue dans les vitrines des ruelles secrètes
    de leurs désirs mis en scène
    Le doigt de Saint Jean se tend
    Dans le dédale de leur déchirure
    Ils s’enivrent à la découverte de leur héritage
    Oublié sur une plage méditée.

    L’étendard sanglant s’est levé
    Sous l’œil voilé des femmes d’orient
    Et de leurs hommes barbus
    Cachés à eux-mêmes.

     


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