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Par Corinne Valleggia le 22 Novembre 2017 à 22:00
Espion de tes gestes
Sous le soleil tremblant
Mon corps a chaud.Les vagues ne l’apaisent pas
Quand toi tu dors
La main posée en corbeille juste là
Je rêve sans sommeil.
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Par Corinne Valleggia le 5 Novembre 2017 à 00:00
Dans les champs d’hiver griffés
La plainte de Déméter
Se mêle à celle du vent.
Les loups agrippés à sa jupe
Hurlent à sa douleur.
Dans toutes les vallées
Le froid étend sa morsure.
Déméter feule sa détresse
Un poignard planté au cœur
Depuis que le sein de la terre
A enseveli le fruit de ses entrailles.
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Par Corinne Valleggia le 16 Juillet 2017 à 00:10
Ce sont peut-être ceux-là les plus terribles.
Dans la nuit de deux heures
Quand la foule accusatrice des rêves a frappé.
Le cri s'écrase dans la gorge
Et le hurlement interdit se répercute à l'infini
En toute impossibilité.
Ce sont peut-être ceux-là les plus vrais,
Les mots qu'on écrit après pour apaiser.
J'étais un cri, j'écris
Dans le tremblement du matin
Avant le lever du jour
Qui tressaille là au fond
D'une cicatrice me liant au monde du néant.
J'écris, je crie pour m'évader
De moi qui existe à peine
Ou déformé par des fantasmes impuissants.
Ecrire toute la nuit
Le matin ne viendra pas plus vite
Le malentendu s'est tissé solide
ouvrir le livre du futur et oublier.
Toute la nuit j'ai dansé dans les lumières,
J'ai jeté par les fenêtres les mots.
Les mots par les fenêtres.
Au petit matin, je suis ivre,
étourdi au bras d'une inconnue sans joie.
Sur le trottoir les mots se sont dressés,
ils se sont dépliés et m'ont appelé.
Ils ont repris possession de moi
et ne cessent de défiler leurs histoires de mots.
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Par Corinne Valleggia le 5 Juin 2017 à 11:26
La complainte de Pessoa, sa supplique quand il rêve la vie
et qu'il nous en convainc avec ses mots au bord des larmes,
avec ses mots d'émotion étranglée.
Les jours disjoints.
Je caresse le désespoir de ces pages du plat de la main.
Les doigts à demi écartés, soulevés et tremblants.
Goûtant à cette incestueuse découverte.
Les jours fruitiers.
Sans écart entre la fluidité de l'air des choses
et les sensations bourdonnantes du dedans.
Les jours électriques.
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Par Corinne Valleggia le 1 Décembre 2016 à 20:57
Elles étaient toutes venues
Avec leurs mains crispées
Et leurs bouches closes
Elles étaient toutes là
Contre la porte
Dans le noir du corridor
Phèdre et Alma
Carmen et Hélène
George et Sapho
Quand les amants unis
Se sont endormis
Elles sont reparties, radieuses.
L'amour quelque temps
S'est posé
Sur un coin de la Terre.
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