• Pour horizon, le violon qui échange d'étranges sanglots avec l'âme humaine. L'espace transparent frissonne quand le violon imprime ses frottements délicieux. Divin accord entre le violon et l'âme du monde. L'homme regarde, les yeux baissés, voyeur pudique mais insatiable, les lueurs qui trahissent les paroles de l'éternel. Le luthier sculpte, pour les siècles, la forme dans le bois qui donnera la note inépuisable. L'oreille humaine, coquillage attentif, écoute les murmures du violon. Entendre, les yeux baissés, cette musique-là, monter jusqu'à la voûte veloutée des nuages, et tressaillir comme la jeune épousée.

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  • Je découvre l'homme.
    Je mange sa chair, je bois son sang.

    Je me délecte de sa dévoration.
    Je mâche ses phrases, je mords ses mots.

    Je tords ses consonnes, je broie ses voyelles.
    Je me défais de l'homme.

    J'avance retenant dans mes bras sa verticalité.
    Je le saigne à blanc, je l'offre à l'envie du monde.


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  • Le martèlement dans les zones
    Rouges sang
    Et les murmures se crient
    En longues griffures sur les chairs nues

    La guêpe de la nuit
    En habit de noces
    Promène son abdomen sur le grain
    De la peau endormie.

    Je n'aurai pas le temps.

    L'obsession, citron de l'âme,
    Sur la voie lactée des corps,
    Répète sa litanie
    Sans que jamais l'oubli n'apaise les désirs.

    Je n'aurai pas le temps.

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  • Un chagrin intense et infini
    Que rien ne peut éteindre
    Que personne ne peut étreindre

    Un chagrin d'enfant
    Dans les rues de plein vent
    Avec une chanson au bout des lèvres
    Pour noyer les larmes.

    Cette souffrance qu'on ne sait pas dire
    Cette souffrance qui isole
    En bulles légères dans le cœur
    Ou nouées dans la gorge.

    Il y aurait peut-être
    Le balancement dans le vent
    Jusqu'au ciel
    Pour oublier la douleur
    Et retrouver le plaisir.

    Entendre le rire d'un enfant
    Monter si haut
    Qu'il frappe à la douleur.


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  • Je vous salue amants pleins de grâce.

    Combien d'amants, sauvés de la froideur des nuits,
    Ont cueilli pour moi les fraîches marguerites ?
    Aujourd'hui pleine de leurs fureurs passées
    J'avance gaiement sur le chemin de la vie
    Oubliant mes trahisons passées.

    Combien de kilomètres ont-ils franchis
    Pour s'abandonner à la douceur de mes charmes ?
    Je me souviens de leurs chants suppliants
    De jeunes mâles ithyphalliques et pioupiesques.

    O mon père pardonnez-moi mes péchés !
    Qu'une nouvelle vie commence pour moi
    Pleine de la douceur des rides
    A défaut des tumultueux fantasmes
    De mes anciens amants.


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