• Printemps 42

    Le soleil s'est installé dans le vermeil, je choisis la table en bois pour rêver aux passantes en robes légères. Le café fume dans sa tasse blanche, j'allume une cigarette. Le café a du goût, ma brune aussi. Un vieil homme au dos courbé et son chien sont à la table à côté. Le garçon slalome entre les tables, préoccupé par son plateau en équilibre. La façade blanche de l'immeuble hausmannien se dresse en face du boulevard. L'heure de l'horloge se promène, tranquille. C'est déjà le printemps. Comment le soleil peut-il lancer ses rayons réconfortants à ma joue barbue alors que la guerre s'est installée depuis déjà trois printemps ? Ce soleil-là n'a-t-il donc aucun souvenir de la paix ? Il s'ébat joyeusement, insouciant à l'alarmante humanité. Un vent printanier s'annonce sur Paris. Les étoiles jaunissent sur les poitrines. J'attendrai des jours meilleurs pour sortir mon viseur.


    "La conjoncture historique qui rendait ces plans meurtriers réalisables n’existe plus ici et maintenant. Peut-être ne peut-elle exister qu’une seule fois. Mais la pensée conceptuelle qui fit du génocide l’instrument “sensé” d’une planification politique des structures et du développement reste toujours actuelle."
    Götz Aly et Susanne Heim, Les Précurseurs de l’extermination
    http://www.monde-diplomatique.fr/livre/shoah/chapitre

     


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