Pour horizon, le violon qui échange d'étranges sanglots avec l'âme humaine. L'espace transparent frissonne quand le violon imprime ses frottements délicieux. Divin accord entre le violon et l'âme du monde. L'homme regarde, les yeux baissés, voyeur pudique mais insatiable, les lueurs qui trahissent les paroles de l'éternel. Le luthier sculpte, pour les siècles, la forme dans le bois qui donnera la note inépuisable. L'oreille humaine, coquillage attentif, écoute les murmures du violon. Entendre, les yeux baissés, cette musique-là, monter jusqu'à la voûte veloutée des nuages, et tressaillir comme la jeune épousée.