• Urbaine errance

    Ainsi la solitude t'accompagnerait.
    Tu serais lointain et vorace, tu aurais le sourire crispé de celui qui doute, la main en poing dans la poche noire et la chevelure drue, signe de ta force. Tu serais, ce jour, assis sur un banc d'un square désert. Il ferait froid et gris, les passants passeraient rapides pour retrouver la chaleur de leur foyer. Tu resterais là. A l'envers de tout.
    Cet après-midi, ce serait derrière la vitre embuée d'un café bruyant que tu te tiendrais, à boire de l'alcool, à rêver dans ce décor superbe de boiserie et de plâtre. Ou serait-ce le hall en écho d'une gare étrangère quand le bar est encore fermé, que les voyageurs de la nuit, épuisés, le visage gris, attendent leur correspondance avec les ouvriers du petit matin. Tu lirais les titres d'un journal de la veille, oublié. De quelle chambre viendrais-tu, toi sur ce banc ?
    Quels seraient tes désirs sous tes silences ? Quelle maison aurais-tu quittée pour te plonger dans la fumée des autres ? Quel pays aurais-tu rejoint ce matin-là ?
    Et ce soir tu quitteras ce monde pour marcher sans fin sur les routes.




    Interprète : Nicole Amann - Compositeur : Hervé JeansonTexte : Corinne Jeanson 
    avec le concours du site Bonnes nouvelles ©  2007
    © Anthony Palliser, Man alone


  • Commentaires

    1
    Jeudi 14 Juin 2007 à 23:06
    Urbaine errance
    Encore une superbe mise en voix et en musique d'un texte qui tient superbement la route...
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