• Vous

     

    Les mystères qui vous habitent
    sont le flux qui me ramène sans cesse à vous
    je vous aime ainsi
    par vos insensibles volontés de fer
    je vous aime quand votre souffle est à ma bouche
    je vous aime quand vous déposez
    dans mes creux vos indicibles tourments
    je vous aime dans vos gestes et vos silhouettes
    je vous aime dans vos regards graves au loin
    quand vos mains enserrent mes doigts à l'infini
    au dessus d'une table de bistrot
    et que la place alentour s'efface
    je vous aime quand vous écartez
    votre armure éclatante ou votre habit rouge
    je vous aime quand vous vous dressez
    au-dessus de moi allongée
    pour plonger du corps à l'âme
    je vous aime quand je m'accroche à vous
    en apesanteur dans vos bras
    je vous aime quand j'entends vos soupirs
    dans vos sommeils troublés
    je vous aime quand vos rires
    d'une tristesse inavouée emplissent la pièce 


    puisque vous m'échappez
    je ne vous appartiens pas
    ne me demandez pas de choisir
    entre vous deux  
    laissez-moi nager sur vos océans
    ou longer vos cercles infernaux
    je vous rejoins parfois 
    dans vos désarrois
    par la profondeur de votre amour
    éternellement unique 


    vos ors se transforment en diamant
    à l'ombre de mes chairs
    vos lèvres arrachent le sang
    de mes veines vampirisées
    en louve grise je hume
    vos effluves de neige
    et lèche vos fêlures
    je vous aime ainsi
    échappant à toutes les normes
    parce que vous êtes
    les êtres les plus précieux
    que la terre m'ait confiés


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