Par Corinne Valleggia
Avant de lire cette lettre, respire son parfum, entends ses bruits : ils sont de l'Afrique. Ils sont l'Afrique. Dans un point noir au cœur de ce triangle bombé. Bien loin des rives de la Méditerranée et de ses mythes familiers. Loin de Dionysos et de son cortège, loin de la Naples souterraine et des Madrilènes écarlates. Loin de l'étoile de la Palestine.
Cette lettre roule de tous les fleuves lents et furieux de l'Afrique, de ses steppes rougies, de ses forêts étonnantes.
Cette lettre glisse jusqu'à toi resté au cœur de l'Europe, au cœur de mes pensées. Par-dessus le ciel voilé de l'Afrique, sa main s'étend à l'infini de mes désirs. Cette lettre s'inonde de mes paupières et bien plus loin.
Cette lettre un jeune facteur la déposera dans ton allée.
Cette lettre t'apportera mon oubli impossible de toi, depuis le creux de l'Afrique éternelle.
Thème Magazine © - Hébergé par Eklablog