Je coupe un carreau de chocolat noir. Je l'introduis dans ma bouche. Je le glisse entre ma langue et mon palais et j'attends. J'attends qu'il fonde lentement. Le fruit défendu inonde mes papilles, coule dans ma gorge. Sa sensation ouvre les portes d'une...
Lire la suiteJ'étais assis dans une brasserie désertée, face à la gare d'une ville de province, sur les bords d'un fleuve. J'attendais un train en partance pour la capitale. Le temps s'écoulait, les ombres s'allongeaient. J'entendais le crissement des premiers martinets,...
Lire la suiteComment ai-je pu aimer tant de femmes ? Leurs jambes voilées sont des mensonges qui me tordent au supplice. Elles se tiennent là assises sous le soleil, exactement, leurs colifichets en ballade à leurs oreilles. Qu'entendent-elles au bruissement du vent...
Lire la suiteLe sang sur les ivoires blanches a giclé à la face de l'homme noirIl souffle son dernier soupirpiétiné par l'animal monumental Aux côtés de l'homme sa femme au sein tranchée, son fils agonisantsa fille violée Dans ses journaux de plombL'homme blanc Lance...
Lire la suite- Vous êtes tous là ?- Gilbert est à la machine à café, le voilà.- Bon, la loi entre en vigueur aujourd'hui. Donc, je demande aux équipes de l'après-midi d'être en veille active. Je ne veux pas de débandade dans les rangs. On n'est pas là pour juger la...
Lire la suiteIl est apparu un soir de septembreSous les néons d'un bistrot enfuméVoulez-vous prendre un verre avec nousM'a demandé son ami Mon regard cherchait le jeune homme resté assis, Je ne voyais que son dos droit et sa nuque relevéeTout était déjà écrit. Il...
Lire la suiteLe grand effaceur a broyé le blanc jasminDes aimantes lettres échappées de nos mainsPourtant les voyages avaient un goût d'amande Les miroirs embrument les anciennes légendesQuand les neiges d'hiver sans espoir de printempsAlourdissent les chimériques...
Lire la suite- Bonjour, t'es qui toi ? demande l'enfant.- Ca se voit pas ? Je suis une montagne, répond le chameau.- Mais une montagne, ça parle pas.- Tu crois ? Ah mon dieu, qui suis-je alors ? Je peux à peine bouger, c'était plus simple d'être une montagne.- Tu...
Lire la suiteTu te tenais dans la cuisine. Nous n'étions pas nus. Juste un bout de nuque. Tu t'es penché. Lentement. Au-dessus de la table qui rétrécissait entre nous. C'était tôt le matin. Le café fumait dans nos tasses. Tu t'es penché jusqu'à moi. Tu as effleuré...
Lire la suite