• Hélène à Naxos

    Hélène à Naxos

    Sur une plage de Naxos, j'ai retrouvé la belle Hélène. Souvenez-vous cette petite fille sur la place dallée de Nauplie. Cette fois-ci, elle avançait en robe blanche, les cheveux retenus en arrière par une barrette bleue. Elle marchait en balançant les deux bras en même temps ce qui présageait une volonté peu commune. Elle approchait de la taverne qui prenait, cette fois-ci, pied sur la plage, elle criait : « Andreas ! Andreas ! » C'est d'abord cet appel qui attira l'attention et je ne découvris celle qui avançait qu'à l'écoute de ses invocations. Mais point d'Andreas, le dénommé se cachait, redoutant l'enfant téméraire, ou bien gisait, un ancien combat avec Hélène l'ayant épuisé. Encore une fois, Hélène insista : « Andreas ! » Elle allait entrer dans la taverne, mais, au dernier moment, toujours les bras balançant une fois derrière, une fois devant, tout ensemble, elle changea d'avis, fléchit sa démarche en demi-cercle et alla s'asseoir sur le rivage, un rocher plat lui servant de siège. « Andreas ! » une fois encore, puis le silence. Elle ramena un coude sur un genou et reposa sa tête dans sa main ouverte, le regard au lointain. Elle ne bougeait plus. La sagesse, celle de l'enfance, l'envahissait. Une petite fille bien inoffensive.
    Enfin, son repos fut troublé par l'arrivée d'un bambin en short court. Il venait de derrière la taverne et tenait en main un longue perche de bambou qu'il brandissait. La gamine le regarda à peine, bien que son entrée sur scène fut bruyante : elle aurait préféré qu'il vint un moment plus tôt, maintenant sa réflexion ne souffrait aucun trouble. Andreas brandissait le bâton mais sa charge manquait de force. L'indifférence -feinte?- de la belle le troubla et finalement il n'osa plus que marcher vers elle en traînant le bambou, le cachant presque. Il parla mais la petite silencieuse n'écoutait que ses propres pensées. Il se décida à s'asseoir près d'elle dans le sable, ne sachant plus ce qui qui était possible et prit la même pose, hormis le regard qui s'intéressait aux choses de l'extérieur. Au bout d'un temps, qu'Andreas trouva long, toujours sans le regarder, la petite parla. « Où étais-tu quand je t'appelais ? »


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