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Par Corinne Valleggia le 19 Avril 2022 à 00:28
Nous sommes des héros.
C'est ainsi.
Nous le sommes pour l'éternité.
C'est ce qu'ils disent, chantent, écrivent, dessinent, animent.
L'avons-nous été ?
Quels dieux nous a bercés ?
Quelle utopie nous a élevés ?
Quelle folie humaine nous a guidés ?
Que nous importe
Nous mourons insatisfaits
Bercés par la mélancolie
Elevés par l'oubli
Guidés par l'ivresse
Et nous baignons dans l'Enfer
Qu'aurait-on à faire d'un paradis ?
L'Elysée est divin.
Nous ne sommes pas divins.
Nous sommes mortels pour l'éternité.
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Par Corinne Valleggia le 3 Avril 2020 à 23:19
Depuis trois semaines
Je vous scrute du haut de ma colonne
Que faites-vous dans votre tonneau
Je ramasse la poussière des jours
Et vous là-haut ?Je scrute les cieux
Les étoiles m'envoient des clins d’œil
Entendez-vous leurs gais murmures ?
Je n'entends que les silences
Aucune licence ici n'est permise
Je reste dans mon tonneau
Pour goûter aux jours de rien
Qu'avez-vous à me scruter
Je ne suis pas un animal en cage
J'ai décidé mon isolement
Comme un guerrier sans armurevotre commentaire
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Par Corinne Valleggia le 10 Mars 2020 à 11:41
Continuez votre ronde les mots, là-haut au plafond : è pericoloso sporgersi. Je ne me penche pas. Pourquoi partez-vous en file indienne sur le mur de la salle d'attente ? Quelle belle ronde vous me donnez à voir, vous vous dandinez, vous flottez ! Quelle belle couleur irisée les voyelles ! et vous les consonnes, le drapé à vos cous ajoute à votre élégance ! Comme c'est bon de vous voir défiler. Ce n'est pas le 14 juillet, même pas la procession des Rameaux ! Que faites-vous là-haut à agiter vos branches d'olivier ? Attendez-moi, je vous rejoins.
Je ferme les yeux, je me sens bien. Pourquoi sont-ils tous après moi avec leur regard inquiet. Pourquoi me parlent-ils si forts ? Arrêtez votre chahut les lettres, oui je vois bien que vous flottez... silence je n'entends rien. « Qu'avez-vous pris, vous vous en souvenez ? » Qu'est-ce que j'ai pris ? J'ai rien volé. Rien, j'écrivais à l'encre sur mon cahier à lignes. J'ai pris un buvard pour sécher l'encre. Oui, c'est ça un buvard. La ligne s'est évadée, les lettres ont suivi. J'ai essayé de les rattraper sur la terrasse. Je me suis penchée. Après c'est le vide. Enfin, j'ai entendu les tambours. Ca tapait dans ma tête, un rythme chaud, le bruit des sabots qui frappent le sol, et un et un, et deux et deux, allez frappe, frappe avec tes sabots, belle bête mon taureau, oui je te vois avancer sur le sol poussiéreux. Qu'est-ce qu'ils ont, tous ces hommes et ces femmes, à vouloir te couvrir d'un drap ? Mon beau taureau fumant. Non, je vous l'ai dit, pas de drap, pas de drap, laissez-moi goûter au pelage chaud de mon taureau. Arrête de m'appeler ta demoiselle d'Avignon. T'es bête mon taureau. Les mouches, vous m'agacez, partez dans vos déserts de sel. Je suis dans une pièce, un seul lit, une sorte de brancard avec des barreaux, ils sont fous, ils ont attaché mes mains. C'est à cause de toi taureau, tu leur fais peur. Ils ne peuvent pas comprendre que tu sois minotaure et mon amant. Je ris si fort que la petite dame au bonnet blanc me soulève les paupières. Qu'est-ce que c'est que ce tube et cette longue aiguille ? Les hommes sont curieux avec leurs appareils. « Laissez-vous faire ! » Pourquoi ? Je me sens si bien. Plus tard, dans la nuit un jeune homme en blouse verte se penche sur mon lit : « Comment vous sentez-vous ? » Il détache mes mains. Merci, j'ai soif, j'ai la bouche sèche. « Pourquoi avez-vous fait ça ? » Fait quoi, mon taureau ? « Pourquoi vouliez-vous mourir ? » Mourir, non, j'ai trop de vie, tant de vies à vivre auprès de toi mon taureau. Dis, tu reviendras mon taureau ? tu le sais que je ne peux pas vivre loin de toi. Tu es mon frère, mon amant, mon ami, ne m'abandonne pas aux ombres de la vie.1 commentaire
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Par Corinne Valleggia le 2 Mai 2017 à 17:50
As-tu bien refermé la porte
Ne laisse pas la petite prendre froid
Il y a tant de monde sur les routes
Nous devons partir nous aussi
Pour quel pays, pour quelle contrée ?
J'ai peur, donne la main à la petite.
L'exode dans mon cœur
Est plus lourd que les routes
A parcourir
Plus lourd que les ponts
A franchir
Toutes ces collines, tous ces fleuves
Qui nous séparent de nous
A l'infini de nos vies.
Annie Lopez : peinture "Exode"votre commentaire
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Par Corinne Valleggia le 1 Mai 2017 à 12:05
Le jeune soldat est mort
Derrière la porte minée
La mort l'attendait.Dans les rues de la France endormie
Les autres ont fusillé son voisin
Pour suivre l'appel
Il a quitté son échoppe de cordonnier
Il a foulé les Alpes jusqu'au Vercors
Allez viens mon frère
Allez viens ton pays ne t'attend pas.
Avec ses compagnons, ils ont traversé la mer
Avec l'ardeur de leur jeunesse
Pour rejoindre les bataillons insoumis
Dresser leurs armes pleines de larmes
Contre la croix de la haine.
Allez viens mon frère
Allez viens la liberté n'attend pas.Au petit matin suspendu de rosée
Ils ont lancé sur la rive
Le dernier assaut contre l'infamie
Pur-sang aux yeux d'enfants
Ils ont blessé leurs vies pour sauver les nôtres.Allez viens mon frère
Allez viens notre liberté te salue.votre commentaire
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