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Par Corinne Valleggia le 14 Janvier 2024 à 16:36
Je vais peindre aujourd'hui, la lumière est superbe. Je cherche mes mots, mon cher, car c'est bien à partir de cet instant que le monde s'est impressionné. A cause de ce tableau aux reflets impressionnants. Le monde des formes. Parfois la couleur étalée sur la toile est plus importante que la peinture elle-même. La façon dont vous lancez votre pinceau. Avec un couteau, cette sensation est encore plus intense : vous modelez, vous projetez, vous étalez, vous écaillez, vous éclatez la pâte huileuse sur le grain poreux. De vos entrailles à la main, c'est le même souffle qui respire. Le ciel d'orage n'exprime pas davantage d'énergie qu'à ce moment-là où votre corps disparaît tout entier dans la toile qui vous absorbe. Vous vous aplatissez contre les griffes de sa trame. Et le vent qui précède l’éclair vous arrache des cris de douleur. Votre paume exhale les parfums de la terre à tant compresser les couleurs. Ce n'est pas seulement l'espace que vous comprimez sur votre palette mais le temps aussi. Il m'est arrivé de laisser fondre des pastilles blanches sous ma langue. Cette sensation effrayante de briser le temps, de devenir le temps. Ce point de lumière qui éclaire tout à coup un visage et que vous avez placé bien haut sur les pommettes. Donnez-moi la peinture. Que diable tout cela. Vous entendez, c'est l'orage qui revient. Sortons, je veux la pluie je veux cette énergie monstrueuse, que la terre éclate sur nos têtes, que nos pas craquent prodigieusement. Que nous soyons impressionnés avant le retour des étoiles.
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Par Corinne Valleggia le 8 Juillet 2018 à 00:14La communioncomme une poche de poisonla femme assiseéloigne les silhouettesdes passants.Comme une étoile mortela femme assises'effondre sous d'horribles tensions.
Et le monde murmure ets'amuse tout autouroublieux de sa déchirure.
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Par Corinne Valleggia le 7 Juillet 2018 à 23:57Les non-communiquantsVan Gogh.Présence à Arles. Dans la lumièrele vent, les ténèbresdu secret de l'amisolitaire jusqu'à la douleur.
La douleur tranchante de la lamela solitude comme le tranchant de la lamede douleur.
Le murmure des ventsle murmure des foules. Et celui, plus tenaceterrible et torturant,le murmure des foules intérieuresqui se pressent aux portesde la cervelle gonfléedégoulinante de rugositédégorgeant des gouffres du langageenglouti dans ses méandres.
Et le cœur plein de motsavec la bouche qui bégaie ou se taitse tord dans un rictusbordée des langages interdits.
Et le vomissement du couteau sur la toilequi étale toute la lumière.
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