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Par Corinne Valleggia le 26 Mars 2020 à 21:33
Voici réunies à l'orphelinat de Monetier Mornex (Haute-Savoie) mes quatre tantes et ma mère (la plus petite) ; après la mort de leur père, en 1927, les cinq filles de ma grand-mère sont parties à l'orphelinat, le pensionnat de Monetier Mornex, au Salève, fondée par la famille Cognacq-Jaÿ.
Marie-Louise Jay ,originaire de Samoëns en Haute-Savoie, épouse d'Ernest Cognacq, fondateur des grands magasins de la Samaritaine.
La photographie date du début des années 30.
En casquette à galons dorés
En capote à boutons dorés
Tout au long des jeudis sans fin
Voyez passer les orphelins.
Maurice Vidalin, extraits de la chanson Les boutons dorés, interprétée par Barbara
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Par Corinne Valleggia le 15 Décembre 2019 à 12:32
Le jour où tu es partie
Tu ne m'as pas dit adieu
Cet adieu n'est jamais venu.
Tous les jours d'après je suis partie
Comme toi sans dire adieu
Répéter ton départ dans mes petits départs.
La vie était inscrite ainsi
Partir pour oublier
Que je ne t'avais pas dit adieu.
J'étais une enfant
Je n'avais pas les mots
Pour dire adieu et me construire au-delà.
Tous les jours tu brillais
Dans mes cieux
Telle une étoile pour me guider.
Un jour viendra où
Je te retrouverai dans les jardins d'Arcadie
Pour toujours nous nous recommanderons à dieu.
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Par Corinne Valleggia le 1 Novembre 2019 à 08:38
Premier novembre. Le père jardinait la pierre tombale de la mère tandis que l'enfant mangeait ses marrons chauds. C'était leur rituel.
Pour eux, l'hiver commençait en ce jour du premier novembre. La petite portait son nouveau manteau et le père plantait les nouveaux chrysanthèmes autour de la photo de la mère, posée sur la pierre.
Premier novembre, c'était le jour de l'année où le père achetait les premiers marrons chauds au vendeur debout derrière son brasero à l’entrée du cimetière.
Premier novembre, c'était le jour de l'année où le père prononçait ces mots à sa fille : « Maman est là. »
Premier novembre, c'est ce jour-là, et ce jour-là seulement, que l'enfant entendait son père parler de son épouse morte.
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Par Corinne Valleggia le 30 Mars 2018 à 22:56
La parole de la mère
Parvenait en écho jusqu'à l'enfant
Dans le temps d'après
La parole de l'enfant redessine,
À l'envers, l'écho maternel.L'enfant écoutait en silence
La parole de sa mère
posée dans ses mains
Tel l'écho de la mer
posé dans le coquillageLa parole de la mère s'est déposée
Au creux de ses mains
Et l'enfant l'a écoutée si fort
Qu'aujourd'hui encore il en redessine
Le sens retrouvé
A grands mots libérés
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Par Corinne Valleggia le 24 Septembre 2017 à 10:38
Des gerbes de fleurs humides
Des goulées de sève douce
Des poignées de terre noire
J'ai déposé la saveur des jours
Sur le toit de ton ultime séjour
Et je m'en suis allé
Tenant la main glacée de la petite effrayée.
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