• Voici réunies à l'orphelinat de Monetier Mornex (Haute-Savoie) mes quatre tantes et ma mère (la plus petite) ; après la mort de leur père, en 1927, les cinq filles de ma grand-mère sont parties à l'orphelinat, le pensionnat de Monetier Mornex, au Salève, fondée par la famille Cognacq-Jaÿ.

    Marie-Louise Jay ,originaire de Samoëns en Haute-Savoie, épouse d'Ernest Cognacq, fondateur des grands magasins de la Samaritaine.

    La photographie date du début des années 30.

     

    En casquette à galons dorés
    En capote à boutons dorés
    Tout au long des jeudis sans fin
    Voyez passer les orphelins.
    Maurice Vidalin, extraits de la chanson Les boutons dorés, interprétée par Barbara


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  • Adieu

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le jour où tu es partie

    Tu ne m'as pas dit adieu

    Cet adieu n'est jamais venu.

     

    Tous les jours d'après je suis partie

    Comme toi sans dire adieu

    Répéter ton départ dans mes petits départs.

     

    La vie était inscrite ainsi

    Partir pour oublier

    Que je ne t'avais pas dit adieu.

     

    J'étais une enfant

    Je n'avais pas les mots

    Pour dire adieu et me construire au-delà.

     

    Tous les jours tu brillais

    Dans mes cieux

    Telle une étoile pour me guider.

     

    Un jour viendra où

    Je te retrouverai dans les jardins d'Arcadie

    Pour toujours nous nous recommanderons à dieu.

     

     

     


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    Premier novembre

    Premier novembre. Le père jardinait la pierre tombale de la mère tandis que l'enfant mangeait ses marrons chauds. C'était leur rituel.

     

    Pour eux, l'hiver commençait en ce jour du premier novembre. La petite portait son nouveau manteau et le père plantait les nouveaux chrysanthèmes autour de la photo de la mère, posée sur la pierre.

     

    Premier novembre, c'était le jour de l'année où le père achetait les premiers marrons chauds au vendeur debout derrière son brasero à l’entrée du cimetière.

     

    Premier novembre, c'était le jour de l'année où le père prononçait ces mots à sa fille : « Maman est là. »

     

    Premier novembre, c'est ce jour-là, et ce jour-là seulement, que l'enfant entendait son père parler de son épouse morte.

     


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    La parole de la mère
    Parvenait en écho jusqu'à l'enfant
    Dans le temps d'après
    La parole de l'enfant redessine,
    À l'envers, l'écho maternel.

     

    L'enfant écoutait en silence
    La parole de sa mère
    posée dans ses mains
    Tel l'écho de la mer
    posé dans le coquillage

     

     

    La parole de la mère s'est déposée
    Au creux de ses mains
    Et l'enfant l'a écoutée si fort
    Qu'aujourd'hui encore il en redessine
    Le sens retrouvé
    A grands mots libérés

     


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  • Des gerbes de fleurs humides
    Des goulées de sève douce
    Des poignées de terre noire
    J'ai déposé la saveur des jours
    Sur le toit de ton ultime séjour
    Et je m'en suis allé
    Tenant la main glacée de la petite effrayée.



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