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Par Corinne Valleggia le 11 Juin 2016 à 14:47
Cette nuit j'irai braconner
à la dure en douce
je dégrafe ma chemise
je traverse la rivière
Sur le sable de la berge
les grillons entament leur chant d'appel
dans la clairière je me tapis
les buissons me harcèlent
les ombres lunaires me cachent à demi
à demi seulement
la vieille lune souffle un nuage furtif
Je fais la lune
J'attends mon maîtreJe le sens
son piétinement résonne à ma poitrine
son souffle embrume la trouée
ses flancs de cuir se campent
soudain son œil se profile
il a saisi ma présence
à demi seulement
je quitte mes buissons
je me dresse à demi-nu
pour le défier
à demi-bête, à demi-dieuLa tête basse,
il me brave
le combat sera rude
il est de caste
j'attends sa charge
je l'appelle
il piétine
je déploie ma cape
je vise son point de croix
mais pas trop vite
je serai insolent
il sera instinctif
j'éviterai son coup de corne
il n'évitera pas la bataille
première passe
je me déhanche à son passageIl charge de nouveau
j'emprunte à Rodolfo sa passe de cape
passe élégante
de la main gauche, passe naturelle
je ploie et tournoie
il frotte sa gueule en salive
à mon torse en sueur
il râle,
oléIl rue en un tour de piste
il enrage à l'autre bout
et s'élance
je suis face à lui, immobile,
je garde les pieds joints,
j'écarte les bras
je rythme mon geste à sa charge
pour l'estocade
je dresse mon aiguillon
mon corps se courbe à son passage
de son oeil piqué jaillit un jet de sang
en prière, comme au temple,
je m'agenouille,
il m'a jeté un sort.Au dernier acte le taureau joue avec mon ardeur
pour apprivoiser nos terreurs.
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Par Corinne Valleggia le 16 Mars 2016 à 21:31
Il a touché les arbres, leurs feuilles se sont desséchées.
Il a marché sur le gravier, le sang a coulé à flot.
Il a touché mon genou, je suis boiteuse à présent.
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Par Corinne Valleggia le 18 Avril 2011 à 10:00
Le sang sur les ivoires blanches
a giclé à la face de l'homme noir
Il souffle son dernier soupir
piétiné par l'animal monumental
Aux côtés de l'homme
sa femme au sein tranchée,
son fils agonisant
sa fille violée
Dans ses journaux de plomb
L'homme blanc
Lance ses mots bleus
Trempés au glaive de la Justice
Les corps morts tressaillent
Quand l'Histoire passe
On a juste oublié
Le sens moral.
Reste le sang.
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Par Corinne Valleggia le 2 Avril 2011 à 15:12
Ils étaient trois cents dans le défilé
Leurs armes étincelaient
Ils étaient trois cents
Pas un de plus, pas un de moins
La liberté aux seins nus les appellait à l'infini
Ils ont coiffé leur longue chevelure noire
Qu'avaient-ils à redouter dix mille flèches
Tous ont tenu leur promesse
Retenir les flots, résister
L'idée de sacrifice n'était pas dans leur coeur
Juste mourir et pourrir là dans le défilé
Pour que les peuples ne plient pas à genoux.
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Par Corinne Valleggia le 20 Mars 2011 à 12:29
He, réveillez-vous
Le taxi est à sec
Les snippers visent juste
Découvrez-vous
Doigt dressé
Votre honneur
Au bout de leurs tirs
Les héros se dressent
Passe-moi ta blonde
Que je la fume
Jusqu'au bout
Cercles de bataille
Tous les guerriers
Des temps modernes
Ont la même gueule
Cassée de la grande guerre
La liberté et la mort
Enrage guerrier
Le colonel est grillé
Alors, que son monde tombe
L'Histoire est à tes côtés
Putain de garce, mon gars
Elle nous a bien oubliés
On revient morts-vivants.
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