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Mes temps du rêve
Marbres moussus, mes temps du rêve sont usés
Les fleuves des jours patients les ont médusés.
Dans mes nuits, je cherche la dame de beauté.
Comme si, dans un livre, je l'avais devinée
Elle s'était posée sur un banc de la ville
Mes yeux requins découvraient sa svelte cheville
De sa bouche voilée, s'échappaient des murmures
Ondoyants, qui se glissaient sous ma blanche armure
Je m'assagis pour ne pas briser son mirage
Est-ce son rêve qui traverse tous mes âges
Ou sa vérité qui m'assaille au bord des nuits
Notre rencontre a bien incendié nos vies
Dans nos jeunes années évanouies, pourtant ?
Mes rêves vieillissent, le temps s'use en guettant
Sous les flots impatients le marbre englouti
Et je m'en vais, aux vents, loin des vains clapotis.
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Commentaires
Le temps passe, il nous use.
Il efface nos vains mots.
Il déplace, il infuse
Il nous chasse dans les flots.
Comment faire, et que dire?
Il nous poursuit de son ire.