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Courbure de ton sourire jusqu'au bout du jour.
Quand les soldats en arme sont entrés, tu as serré la main de la petite. Tu ne portais en toi aucune violence sinon la souffrance lovée dans ton sang. Elle vaut bien toutes les blessures de guerre : la mort de la mère. Encore enfant, tu l'as sentie partir et ton amour jamais n'a pu retenir sa main blanche. Les soldats t'ont attrapé. Ils t'ont enfermé dans une caserne plombée.
Etendu sur le lit de ta cellule, tu attendais le rien. Ta torpeur n'accablait pas le ciel muet et la vie continuait sa ronde insignifiante. Sans révolte, sans pleurs, tu attendais que les soldats referment l'indifférence au-dessus de ton front.
Tu n'étais pas volontaire pour rejoindre leurs rangs. Ton sourire courbe jusqu'au bout du jour cachait tes larmes. Au bas d'un registre ils ont inscrit ton nom et dans leurs statistiques ils ont noté ta mort volontaire.
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L'homme et son visage
Un homme tient son visage à côté de lui au-dessus du miroir
Il le touche comme s'il était mort ou appartenait à un autre
Et qu'aveugle il cherchât à le reconnaître
Existe-t-il tout à fait cet homme derrière son visage ?
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Glacier
Des mots de brume vibreraient
Dans le village des mers froides
Au pied des monts uniques.
La splendeur du monde serait figée
Au cœur d'un glacier millénaire.
Les larmes de ton œil bleu
Rouleraient sur cette surface lisse
Un jour peut-être une faille
Mènerait l'une d'elles
Jusqu'à mes mains croisées
Dans la prière infinie de l'amour perdu.
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Naissance divine
Puisqu'après les dieux, dieu est mort,
les hommes en inventent un nouveau
qu'ils sortent de la boue et qu'ils nomment : Histoire.
Une déesse en somme.
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