Le premier jour, j'ai ouvert ce blog pour diffuser les dessins de Félix Martin : 250 planches réalisées au stylo-bille dans les années 60. Bien avant l'ère informatique, Félix a expérimenté la pixellisation !

Le deuxième jour, pour agrémenter ce voyage pictural, histoire d'écrire, j'ai livré mes écrits, poésies, nouvelles, objets de mes tentations, des billets au jour la nuit, des délivrances en désordre. 

Le troisième jour, pour varier, j'ai emprunté des photos et mélangé des chansons souvenirs. 

Le quatrième jour, les Musicales sont nées d'une triple partition via le Net. 

Ce cinquième jour, je poursuis le chemin de l'écriture virtuelle et salvatrice. Le château est encore fragile comme un château de cartes en Espagne.

Le sixième jour reste à vivre ou à écrire, si vous restez mes guides proches et lointains. 

Le septième, j'arrêterai auprès d'une rive, d'une falaise ou d'une île, aux bords d'Utopia.
COVAJE ©Texte

Il a posé la valise lourde sur le siège
De la salle d'attente enfumée.
Quelques instants il a retenu la main
Sur le couvercle granuleux
La poubelle ouverte puait
Le matin était froid
Il a regardé les visages autour de lui.

Des visages gras, des visages fatigués,
Gris, gris,
Et il n'a pas eu peur
Il les voyait avec leur vide
Derrière leur masque de souffrance
L'indifférence a soulevé sa main lourde
Le premier train après la nuit
Est entré dans la gare.

L'explosion a crevé les masques
Il n'était pas parti assez tôt
Sa main crevée gisait
A côté de la valise noire
Ouverte.