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Roxane, Roxane
Approche
Ma belle à la peau brune
Aux odeurs moites d'Orient
Je suis là sur la muraille
L'aube va se lever
Je vois déjà ses doigts rosés
Posés sur les cimes enneigées
Le ciel blanchit l'horizon s'ouvre
Héphestion, Héphestion
Approche
Mon amant du bois sacré
Dis-moi, qu'y a-t-il là bas
Derrière les hautes cimes
Quels pays, quelles plaines, quelles vallées
Venez mes doubles
Approchez-vous d'A
Retenons notre souffle
La beauté de la terre respire
Dans vos corps mes deux amants
Je suis tantôt Roxane
Tantôt Héphestion
Je ne me lasse pas de passer de vous à moi
Mes compagnons d'âmes
Je vous garde à moi
Gardez-vous à moi.
Ne vous gardez pas de moi.
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Eurydice, ma sœur des enfers,
Je n'ai pas toujours été Perséphone,
Souviens-toi quand j'étais jeune fille
Ma mère m'appelait Koré.
J'avoue,
Je n'aurais jamais dû goûter
Au jus suave de la grenade.
Mais c'est si bon.
Pour trois petites graines
Trois petits tours dans les enfers
Je suis devenue l'épouse d'Hadès.
Ma pauvre sœur Eurydice,
Prisonnière pour toujours des enfers,
Quand moi je m'échappe au gré des étés.
Je retrouve mon demi-frère
Zagreus et son cortège.
La joie, la joie, Eurydice,
La joie d'être vivante.
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Dans les jardins suspendus
Par delà les amours à jamais perdues
Elle dessine de ses hanches fines
Un balancement à l'invitation
Invitation au désir
Les amours au loin
S'en vont bon train
Elle explore quoi en somme
Des vides vertigineux
Ses excès ne sont rien
Que le point concentré
D'un paradis trahi
Ses traverses ont le goût
De visites clandestines
Assoiffées d'artifices
Au royaume de l'oubli.
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Sur l'île aux deux mers, pendant que Robinson, dans sa cabane, respire les poudres d'or des lys, Or et lys, un drame se trame : dans les souterrains secrets, Vendredi attache à son cou des chaînes de coquillages. Il glisse. Au secours ! Au secours ! répète l'écho. Robinson accourt pour détacher son unique compagnon qui pend stupidement au bout de sa corde de fortune. La vieille lame de Robinson ne coupe plus rien. Ouf, la corde casse. Vendredi tombe et gueule comme un veau après Robinson : 'me laisse pas tout seul, au fond de ce trou, j'ai peur la nuit tu sais.' Robinson se marre et Vendredi rit de toutes ses quat' dents. C'est bon d'avoir un unique compagnon ! Quel privilège, pense Robinson en tranchant la noix de coco. Cette nuit, ils s'endorment dans la cabane au goût d'or et de lys. Vendredi grogne un peu, il se retourne sur ses feuilles de palmiers, ça gratte dans le dos. A quoi rêvent-ils ?
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L'air dans la robe
Se dérobe ou s'enrobe
Une lettre manque
Petit a de Conchita
L'unique objet
De mon obscur désir
Voyage dans la cité
Si grecque à mon cœur.
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