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Par Corinne Valleggia le 10 Avril 2011 à 12:51
Il est apparu un soir de septembre
Sous les néons d'un bistrot enfumé
Voulez-vous prendre un verre avec nous
M'a demandé son ami
Mon regard cherchait le jeune homme resté assis,
Je ne voyais que son dos droit et sa nuque relevée
Tout était déjà écrit.Il est apparu une nuit de décembre
Dans la salle de bal
Voulez-vous danser avec moi mademoiselle
Une voix a répondu
Non, mademoiselle est avec moi
J'ai croisé un regard bleu déjà aperçu et retrouvé
Tout était déjà écrit.Il est apparu au midi de l'été
Sur la place d'une ville du Sud
La liberté et la mort m'a-t-il dit
Je tenais entre les mains un vieux livre grec
J'ai lu sur la couverture ou la mort
En levant les yeux j'ai vu un sourire gourmand
Tout était déjà écrit.
Il est apparu un matin de mars
Dans les rues d'une ville oubliée
Je le suivais et j'épiais sa démarche
J'avais rendez-vous avec un inconnu
C'était lui
Les mots nous ont échappé, juste les gestes
Tout était déjà écrit.
Il est apparu un après-midi de grand vent
Dans le port d'une île bleue
Je m'y étais réfugiée pour m'oublier
Il m'a parlé dans une langue étrangère
Je n'ai pas répondu
Hélas le marin a parlé en français, aie aie, il va croire
Tout est si souvent écrit.
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Par Corinne Valleggia le 6 Avril 2011 à 20:40
Le grand effaceur a broyé le blanc jasmin
Des aimantes lettres échappées de nos mains
Pourtant les voyages avaient un goût d'amande
Les miroirs embrument les anciennes légendes
Quand les neiges d'hiver sans espoir de printemps
Alourdissent les chimériques sentiments
La vieillesse édente de ses crocs les cambrures
Drappe de ses difformes et froides parures
Les tourments de la jeunesse creusée de joie.
Les enfants se sont perdus au vent d'autrefois
Leurs possibles vibrent aux grinçants violons
Voilà comment s'envolent aux bleus les ballonsAllons, tout passera, des îlôts surgiront
Les océans seront la dernière demeure
Vals immergés, moussant le rêve du dormeur.
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Par Corinne Valleggia le 30 Mars 2011 à 23:10
De quoi je dois te pardonner
si tes gouaches n'ont plus le goût de mon pinceau
De quoi je dois te pardonner
si tu oublies de fermer la porte quand tu t'en vasDe quoi je dois te pardonner
si ma voix tremble dans le froid célesteDe quoi je dois te pardonner
si tes pas s'effacent dans le sableDe quoi je dois te pardonner
si les notes de mon piano se désaccordent à ton image.
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Par Corinne Valleggia le 27 Mars 2011 à 16:37
Le soleil s'est installé dans le vermeil, je choisis la table en bois pour rêver aux passantes en robes légères. Le café fume dans sa tasse blanche, j'allume une cigarette. Le café a du goût, ma brune aussi. Un vieil homme au dos courbé et son chien sont à la table à côté. Le garçon slalome entre les tables, préoccupé par son plateau en équilibre. La façade blanche de l'immeuble hausmannien se dresse en face du boulevard. L'heure de l'horloge se promène, tranquille. C'est déjà le printemps. Comment le soleil peut-il lancer ses rayons réconfortants à ma joue barbue alors que la guerre s'est installée depuis déjà trois printemps ? Ce soleil-là n'a-t-il donc aucun souvenir de la paix ? Il s'ébat joyeusement, insouciant à l'alarmante humanité. Un vent printanier s'annonce sur Paris. Les étoiles jaunissent sur les poitrines. J'attendrai des jours meilleurs pour sortir mon viseur.
"La conjoncture historique qui rendait ces plans meurtriers réalisables n’existe plus ici et maintenant. Peut-être ne peut-elle exister qu’une seule fois. Mais la pensée conceptuelle qui fit du génocide l’instrument “sensé” d’une planification politique des structures et du développement reste toujours actuelle."
Götz Aly et Susanne Heim, Les Précurseurs de l’extermination
http://www.monde-diplomatique.fr/livre/shoah/chapitre
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Par Corinne Valleggia le 20 Mars 2011 à 12:45
Eh David
Il est où ton putain
De bar à whisky
Je vais mourir avant
Je te le dis
J'ai déjà trop bu
Elle est où l'entrée
De cette foutue bouteilleEh Jim
Pourquoi tu pisses
En chantant
Tu vas où clopinant
On va tous mourir
Viens vite la chercher
Ma petite mort
Dans ta bouche
He Janis
Mauvaise fille
Montre-moi le chemin
Le vieux Charles est perdu en hiver
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