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Par Corinne Valleggia le 2 Juin 2009 à 14:39
La fille du sultan, belle et sereine
S'en allait chaque jour, d'un pas sûr
Vers l'heure du soir à la fontaine,
Où les eaux blanches murmurent.
Chaque jour le jeune esclave demeure
Vers l'heure du soir à la fontaine,
Où les eaux blanches murmurent;
Il devient chaque jour plus blême.
Un jour la princesse avec un ton
Soudain, s'approche de lui :
Je veux connaître ton nom,
Celui de ton clan, de ton pays !
Je m'appelle, l'esclave répliqua,
Mohammed, je viens du Yémen,
Je suis de la tribu d'Asra,
De ceux qui meurent quand ils aiment.Heinrich Heine
Täglich ging die wunderschöne
Sultanstochter auf und nieder
Um die Abendzeit am Springbrunn,
Wo die weißen Wasser plätschern.
Täglich stand der junge Sklave
Um die Abendzeit am Springbrunn,
Wo die weißen Wasser plätschern;
Täglich ward er bleich und bleicher.
Eines Abends trat die Fürstin
Auf ihn zu mit raschen Worten:
“Deinen Namen will ich wissen,
Deine Heimat, deine Sippschaft!”
Und der Sklave sprach: “Ich heiße
Mohamet, ich bin aus Yemen,
Und mein Stamm sind jene Asra,
Welche sterben, wenn sie lieben.”
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Par Corinne Valleggia le 31 Mai 2009 à 23:23
Et pourtant, je l'aime
Comme la terre tourne
Comme j'aurais pu l'aimer
Si j'avais été moins fou
Comme on aimerait Van Gogh
De loin
Le laissant reposer
Au vent de ses toiles
Sa palette en couleurs
Caressant son oreille
Je me souviens
Viens sucer mes envies
Sifflait-elle à mes sens
Jamais assouvis
Je l'aime entièrement
Comme on aime l'absolu de la folie
Mais j'ai oublié
Que son entier est ailleurs
Mon avidité dévale ses pentes
Son offrande de chair ravage
Mes viriles jalousies
Son retrait permanent au monde
Irrite mes nécessités
J'ai le cœur qui lâche
Je suis lâche
Je la fuis
Je la rejoins
Elle ne me lâche plus
Je me souviens d'elle
Elle m'échappe
comme l'eau glisse entre les doigts
Ma douce, mon aimée, ma tendre
Elle joue de toutes les métamorphoses
pour me filtrer ses lumières
pour me filtrer ses magies
pour me flirter ses mystères.
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Par Corinne Valleggia le 22 Mai 2009 à 11:42
Vous m'écrivez
Je suis de ceux que l'on peut attendre, ce n'est pas rien.Oui, prenez soin de moi. Je me soucie de vous.Deux écrins ! Deux écrins rouges, de velours ajoutés, de...écrivez-moi, encore, toujours.Ma patience à vous attendre tire sa force de vous
vous êtes ma plus belle histoire de vie
je trempe mes mots dans vos eaux de feu
je trempe vos mots dans mes eaux limpides
ces eaux de sève et de sang
comme au premier matin du monde
juste avant le premier criquelle écume, quelle fleur toutes deux mêlées
me conduisent à vous à l'infini de mes pas incertains
souvent j'ai cru vous échapper
quand une âme trop pure
soufflait à mon coeur
quand un corps trop vigoureux
laissait des traces à mon réveilmais je suis de vous
le diamant que vous avez une nuit
glissé à mon doigt me rappelle à votre souvenir
terrible mémoire sans mot, sans image
vos rires de joie résonnent à mon âme
que je vous ai offerte il y a bien longtemps
je crois
emmenez-là au pays qu'il vous plaira
votre vie se tapisse de gloire
je me vide, statue de sable, à vos piedsun jour, une nuit,
j'en fais le serment, je m'endormirai
loin de vos tourments,
près de moiun jour, une nuit
j'en fais le serment, vous vous endormirez
loin de vos tourments,
près de moi
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Par Corinne Valleggia le 13 Mai 2009 à 21:59
Tu veux entendre l'histoire de la dame en jaune ?
Passe-moi le gin et écoute bien mon frère
pourquoi ce soir j'ai besoin
De ta longue matraque
Au pied du plus grand saule,
Assise sur un banc du parc central,
Elle a mis le feu à mes désirs
La douloureuse dame en robe jaune
Je l'entraîne pour un petit moment
Juste pour un petit moment
Dans le fourré épais
Sur l'herbe bleue de nos roulades
Je la grimpe, je la grimpe
Ma belle dame en robe jaune.
Je l'ai déflorée dans l'étroit passage de Khyber
Sa robe jaune s'est déformée
ça me rappelle ta matraque
mon frère.
Chaque soir des étés depuis toujours
Dans les demi-lueurs des vesprées
Elle attend la lune en lumière
Je pose ma main sur son épaule
Elle frissonne et me sourit
Je l'emmène pour un petit moment
Dans le jardin des délices
Pas besoin de paroles, pas besoin d'acide,
Je la balance bien chaudement contre mon ventre
Je la déflore tendrement dans les fourrés
Ma douloureuse dame en robe jaune.
C'était hier, je viens en courant
La vie du dehors m'a retenu trop longtemps
Je l'aime encore en robe jaune
Assise sur le banc du parc central
Sa tête penche au-dessus du lac assoupi
Que regarde-t-elle dans les claires eaux
Je m'assois près d'elle, ma main sur son épaule
Là en plein cœur la robe jaune a rougi
Défigurée par des hommes traînants
Qui n'aiment pas les hommes déguisés en fleurs,
Ma belle dame si vite fanée s'en est allée.
Depuis, son souvenir orne mes nuits de brume
Et sous le grand saule qui pleure dans l'eau
J'attends les hommes en noir
Pour leur régler leurs mauvais comptes.
Après quand je les aurai émasculés
Je partirais sur l'île la rejoindre
Ma petite femme en robe jaune
Avec sa matraque comme une fleur
Entre ses cuisses.
C'est pour ça mon frère
si ce soir j'ai besoin de ta matraque.
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Par Corinne Valleggia le 9 Mai 2009 à 17:13
Requins aux longues dents
je me frotte à vos flancs
pareils à des crocs
je ne crains ni vos morsures
ni vos caresses de verre
vos écailles sont des manteaux
à mes épaules nues
la nuit je me berce à vos sommeils
enveloppés par les courants marins
dans les jours froids des fonds océaniques
vous êtes mes ombres je suis votre regard
tandis que vous nagez incessamment
en quête de votre part de vie
dans les liquides sous-marins
mes ondulations vous guident
près des chaines de coraux
où frétillent les bancs de poissons
mais n'approchez pas les dauphins
qui soulèvent leur museau
au-dessus des flots bleus
leur dieu est d'ailleurs
sa cruelle lumière
vous éblouirait
vous êtes des profondeurs
vous gardez votre sang froid
Requins aux longues dents
je ferai votre poisson pilote.
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