• La fille du sultan, belle et sereine
    S'en allait chaque jour, d'un pas sûr
    Vers l'heure du soir à la fontaine,
    Où les eaux blanches murmurent.

    Chaque jour le jeune esclave demeure
    Vers l'heure du soir à la fontaine,
    Où les eaux blanches murmurent;
    Il devient chaque jour plus blême.

    Un jour la princesse avec un ton
    Soudain, s'approche de lui :
    Je veux connaître ton nom,
    Celui de ton clan, de ton pays !

    Je m'appelle, l'esclave répliqua,
    Mohammed, je viens du Yémen,
    Je suis de la tribu d'Asra,
    De ceux qui meurent quand ils aiment.

    Heinrich Heine

     

    Täglich ging die wunderschöne
    Sultanstochter auf und nieder
    Um die Abendzeit am Springbrunn,
    Wo die weißen Wasser plätschern.

    Täglich stand der junge Sklave
    Um die Abendzeit am Springbrunn,
    Wo die weißen Wasser plätschern;
    Täglich ward er bleich und bleicher.

    Eines Abends trat die Fürstin
    Auf ihn zu mit raschen Worten:
    “Deinen Namen will ich wissen,
    Deine Heimat, deine Sippschaft!”

    Und der Sklave sprach: “Ich heiße
    Mohamet, ich bin aus Yemen,
    Und mein Stamm sind jene Asra,
    Welche sterben, wenn sie lieben.”


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  • Et pourtant, je l'aime
    Comme la terre tou
    rne
    Comme j'aurais pu l'aimer
    Si j'avais été moins fou
    Comme on aimerait Van Gogh
    De loin
    Le laissant reposer
    Au vent de ses toiles
    Sa palette en couleurs
    Caressant son oreille

    Je me souviens
    Viens sucer mes envies
    Sifflait-elle à mes sens
    Jamais assouvis

    Je l'aime entièrement
    Comme on aime l'absolu de la folie
    Mais j'ai oublié
    Que son entier est ailleurs
    Mon avidité dévale ses pentes
    Son offrande de chair ravage
    Mes viriles jalousies
    Son retrait permanent au monde
    Irrite mes nécessités
    J'ai le cœur qui lâche
    Je suis lâche
    Je la fuis
    Je la rejoins
    Elle ne me lâche plus
    Je me souviens d'elle
    Elle m'échappe
    comme l'eau glisse entre les doigts
    Ma douce, mon aimée, ma tendre
    Elle joue de toutes les métamorphoses
    pour me filtrer ses lumières
    pour me filtrer ses magies
    pour me flirter ses mystères.


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  • Vous m'écrivez

    Je suis de ceux que l'on peut attendre, ce n'est pas rien.
    Oui, prenez soin de moi. Je me soucie de vous.
    Deux écrins ! Deux écrins rouges, de velours ajoutés, de...
    écrivez-moi, encore, toujours.

    Ma patience à vous attendre tire sa force de vous
    vous êtes ma plus belle histoire de vie
    je trempe mes mots dans vos eaux de feu
    je trempe vos mots dans mes eaux limpides
    ces eaux de sève et de sang
    comme au premier matin du monde
    juste avant le premier cri

    quelle écume, quelle fleur toutes deux mêlées
    me conduisent à vous à l'infini de mes pas incertains
    souvent j'ai cru vous échapper
    quand une âme trop pure
    soufflait à mon coeur
    quand un corps trop vigoureux
    laissait des traces à mon réveil

    mais je suis de vous
    le diamant que vous avez une nuit
    glissé à mon doigt me rappelle à votre souvenir
    terrible mémoire sans mot, sans image
    vos rires de joie résonnent à mon âme
    que je vous ai offerte il y a bien longtemps
    je crois
    emmenez-là au pays qu'il vous plaira
    votre vie se tapisse de gloire
    je me vide, statue de sable, à vos pieds

    un jour, une nuit,
    j'en fais le serment, je m'endormirai
    loin de vos tourments,
    près de moi

    un jour, une nuit
    j'en fais le serment, vous vous endormirez
    loin de vos tourments,
    près de moi

     


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  • Tu veux entendre l'histoire de la dame en jaune ?
    Passe-moi le gin et écoute bien mon frère
    pourquoi ce soir j'ai besoin
    De ta longue matraque

    Au pied du plus grand saule,
    Assise sur un banc du parc central,
    Elle a mis le feu à mes désirs
    La douloureuse dame en robe jaune
    Je l'entraîne pour un petit moment
    Juste pour un petit moment
    Dans le fourré épais
    Sur l'herbe bleue de nos roulades
    Je la grimpe, je la grimpe
    Ma belle dame en robe jaune.
    Je l'ai déflorée dans l'étroit passage de Khyber
    Sa robe jaune s'est déformée
    ça me rappelle ta matraque
    mon frère.

    Chaque soir des étés depuis toujours
    Dans les demi-lueurs des
     vesprées
    Elle attend la lune en lumière
    Je pose ma main sur son épaule
    Elle frissonne et me sourit
    Je l'emmène pour un petit moment
    Dans le jardin des délices
    Pas besoin de paroles, pas besoin d'acide,
    Je la balance bien chaudement contre mon ventre
    Je la déflore tendrement dans les fourrés
    Ma douloureuse dame en robe jaune.

    C'était hier, je viens en courant
    La vie du dehors m'a retenu trop longtemps
    Je l'aime encore en robe jaune
    Assise sur le banc du parc central
    Sa tête penche au-dessus du lac assoupi
    Que regarde-t-elle dans les claires eaux
    Je m'assois près d'elle, ma main sur son épaule
    Là en plein cœur la robe jaune a rougi
    Défigurée par des hommes traînants
    Qui n'aiment pas les hommes déguisés en fleurs,
    Ma belle dame si vite fanée s'en est allée.

    Depuis, son souvenir orne mes nuits de brume
    Et sous le grand saule qui pleure dans l'eau
    J'attends les hommes en noir
    Pour leur régler leurs mauvais comptes.
    Après quand je les aurai émasculés
    Je partirais sur l'île la rejoindre
    Ma petite femme en robe jaune
    Avec sa matraque comme une fleur
    Entre ses cuisses.
    C'est pour ça mon frère
    si ce soir j'ai besoin de ta matraque.


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  • Requins aux longues dents
    je me frotte à vos flancs
    pareils à des crocs
    je ne crains ni vos morsures
    ni vos caresses de verre
    vos écailles sont des manteaux
    à mes épaules nues
    la nuit je me berce à vos sommeils
    enveloppés par les courants marins
    dans les jours froids des fonds océaniques
    vous êtes mes ombres je suis votre regard
    tandis que vous nagez incessamment
    en quête de votre part de vie
    dans les liquides sous-marins
    mes ondulations vous guident
    près des chaines de coraux
    où frétillent les bancs de poissons
    mais n'approchez pas les dauphins
    qui soulèvent leur museau
    au-dessus des flots bleus
    leur dieu est d'ailleurs
    sa cruelle lumière
    vous éblouirait
    vous êtes des profondeurs
    vous gardez votre sang froid
    Requins aux longues dents
    je ferai votre poisson pilote.

     


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