• Tout au long des déroulés
    les amours circonflexes
    s'enchainent caractères
    pointillés et parenthèses.
    S'enlacent sur terre
    jusques aux cieux
    deux amants
    défoncés à l'amoureux
    délice des désirs
    avoués repoussés.
    Les vierges battements
    de cils au coeur
    s'affolent de ces terres
    inconnues
    les corps impudiques
    s'engagent dans les labyrinthes
    infertiles
    la confusion se plante
    dans les âmes tourmentées
    par la découverte du chaste
    sentiment de l'amour
    qui va et qui vient
    pour se poser en faim
    dans la profondeur.


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  • Je ne me suis jamais posé
    Tourbillon
    Comme pavillon
    Trop facilement aimé
    Mal épris

    J'accrocherai des peaux
    Au rocher
    Eternelle ignorance
    Jusqu'à ce que je te reconnaisse
    Dans ma mémoire

    Tes voiles m'attachent
    Je me suis détaché jadis
    Moi l'insatisfait
    Au dernier jour
    Je reviens vers toi
    Trop tard

    Le tourbillon de la vie
    T'emporte au loin
    Pas trop loin
    La vie n'est pas une tragédie
    Sinon je vogue

    Ne cherche pas le désespoir
    Dans mon regard
    Je suis trop vieux
    Pour cette inélégance

    La jeunesse ne compose pas
    La vieillesse a accepté
    Depuis longtemps
    La vie et sa mélancolie

    La vieillesse depuis longtemps
    Guette avec lucidité
    La passion du désir
    Comme un mystique
    En prière.


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  •  

    Vous l'ai-je écrit ? Jadis, je suis née de la mort
    Les cendres sont froides, je marche sans douleur
    Je peux bien vous attendre au bord du quai, encore.


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  • Je suis ton légo
    accroché à tes tendres priapes
    Je suis ta pièce d'échec
    que tu déplaces au gré de tes diagonales
    Tu enlaces incessamment
    à tes lassos mes sens exaltés

    Tu lâches ma vie
    dans le vide de tes élastiques sentiments
    tu plonges tes dents appointées
    au plus profond de mes chairs
    et livide je m'immerge dans le liquide océan
    de tes confusions

    Je pourrais fuir
    Je pourrais renoncer
    à tes funestes acrobaties
    mais cette fièvre que tu infiltres
    efface toutes mes ombres
    Tes soleils noirs m'habillent de couleur
    et tes gestes, tes regards
    filtrent mes jours pleins.

     


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  • Je l'ai tué ce matin,
    de trois coups de couteau
    pourquoi je l'ai tué
    je ne sais pas
    depuis mon épaule, mon coude, mon poignet
    les coups sont partis
    ma tête bourdonnait
    mon cœur ne battait pas
    il était ailleurs

    je l'ai tué ce matin
    il fait froid sous les ponts
    les fontaines de la ville sont gelées
    toute cette neige glace mes pas
    vous n'entendez pas ce que je dis
    je l'ai tué ce matin
    sortez, regardez passer
    un assassin dans vos rues

    je l'ai tué ce matin
    et moi qui m'a tué
    depuis combien de jours
    je suis mort déjà ?
    Vous ne me voyez pas dans vos rues
    je marche, je crie
    mais je suis mort
    qui m'a tué dans mes jours ?

    Tout ce vide mortel
    Je suis rompu.

     


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