• Se laisser brûler par le soleil. Etre moite, lourd, la tête sans pensées, peuplée de rêves au goût de chair. Voir la mer se fendre contre les flancs du bateau, vouloir la caresser mais ne pas se pencher. La mer glisse et nous oublie. Etre chaud, avoir des gestes lents et fixer les passagères. Fermer à demi les paupières et les surprendre à vous regarder. Jouer à les troubler pour être troublé soi-même.


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  • Je ne suis pas à vous
    Vous n'êtes pas de moi
    les couleurs infinies
    de notre quart d'heure
    se fânent
    sans émois
    rien de Rome antique
    l'envers des squares
    vous m'offrez
    je les visite le jour
    longue allée de tilleuls
    bacs à sable et balançoires
    l'eau des fontaines ou du fleuve
    vous les découvrez la nuit
    les arbres deviennent bosquets
    les murs jaunissent
    et les amants sans visage
    n'ont pas d'adresse

     

    Illustration : emprunt à Paul Marandon 

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  • J'ai pour vous
    Ce que personne ne peut atteindre

    Jusqu'à mon dernier souffle
    Ce quelque chose qui vous appartient
    Me retient à vous
    Ce quelque chose que j'ai déposé
    A vos pieds
    Que je ne sais nommer
    Ame ou identité
    Je vous l'ai offert
    Pour l'éternité

    À l'écho de vos pas
    Renaissent incessantes
    Les traces de cette attraction
    Ni amour ni désir
    Vivace effarement
    Qui monte de vos reins
    À vos paumes
    Creux dénudés d'oubli
    Courbes habitées
    De tous mes égarements

    À votre dernier regard
    Est éclos un souffle au cœur
    Ma vie depuis s'est dilatée
    De vous
    Jour après jour
    S'effacent mes contours
    Se drapent mes inspirations
    Trou noir stellaire
    Vous attirez mes mouvements
    De corps démembré et d'esprit consumé

    A l'ombre de vos lumières
    S'allonge ma tête noire
    J'ai fait de ma vie un souffle
    Au croisement de nos routes
    Ni crucifixion, ni abandon.
    J'ai pour vous
    Ce que personne ne peut atteindre,
    Pas même moi.

     

    illustration : Paul Marandon
    étude pour le tombeau de blanche neige
    http://www.paulmarandon.com/

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  • Un chuchotement

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  • Il n'y a, en fait d'infini, que le ciel qui le soit à cause de ses étoiles, la mer à cause de ses gouttes d'eau, et le coeur à cause de ses larmes. Par là seul il est grand, tout le reste est petit. Un ou deux bonheurs le remplissent, mais toutes les misères de l'humanité peuvent s'y donner rendez-vous ; elles y vivront comme des hôtes.

    Tu me parles de travail ; oui, travaille, aime l'Art. De tous les mensonges, c'est encore le moins menteur. Tâche de l'aimer d'un amour exclusif, ardent, dévoué. Cela ne te faillira pas. L'Idée seule est éternelle et nécessaire. Il n'y en a plus, de ces artistes comme autrefois, de ceux dont la vie et l'esprit étaient l'instrument aveugle de l'appétit du Beau, organes de Dieu par lesquels il se prouvait à lui-même. Pour ceux-là le monde n'était pas ; personne n'a rien su de leurs douleurs ; chaque soir ils se couchaient tristes, et ils regardaient la vie humaine avec un regard étonné, comme nous contemplons des fourmilières.

    Gustave Flaubert


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